L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) impose une mesure qui ne passe pas inaperçue dans le paysage politique congolais. Par un communiqué signé de la main de son secrétaire général Augustin Kabuya, le parti au pouvoir exige le versement obligatoire de 10% des rémunérations de tous ses membres promus à des postes de responsabilité. Une décision qui soulève autant de questions qu’elle ne crée de remous au sein de la formation politique.
La directive, présentée comme émanant de la « Haute Autorité Politique de Référence », trouverait son origine lors d’une réunion tenue le 21 août 2025 après une messe à la paroisse Sainte Anne de la Gombe. Cette réunion, qui aurait rassemblé fondateurs, co-fondateurs et pionniers du parti ainsi que les veuves de certains disparus, prend des allures de conclave où se déciderait l’avenir financier du mouvement.
Augustin Kabuya, dans une démonstration d’autorité peu commune, lance un ultimatum de sept jours aux concernés. Ces derniers doivent lui transmettre les preuves de versement de cette cotisation « fixée statutairement à 10% » de leurs revenus. La menace est claire : un rapport sera transmis à la hiérarchie politique qui sanctionnera les récalcitrants. Mais sur quelle base légale repose cette exigence ? Et jusqu’où peut s’étendre l’autorité d’un parti politique sur ses membres devenus serviteurs de l’État ?
Le camp Déo Bizibu, rival interne d’Augustin Kabuya, ne s’y est pas trompé. Dans une intervention radiophonique sur Top Congo, l’un de ses proches a fustigé un communiqué qui « expose le président de la République » alors que, selon la constitution, ce dernier « n’engage aucun parti politique ». Cette réaction met en lumière les tensions intestines qui traversent l’UDPS et pose la question de la compatibilité entre allégeance partisane et service de l’État.
La cotisation obligatoire à hauteur de 10% des revenus des membres promus interroge sur les financements des partis politiques en République Démocratique du Congo. Cette pratique, si elle venait à se généraliser, pourrait-elle créer un précédent dangereux ? Quel message envoie-t-elle aux citoyens congolais concernant l’utilisation des fonds publics et la rémunération des serviteurs de l’État ?
L’actualité politique à Kinshasa est marquée par cette décision qui pourrait bien révéler les difficultés financières de l’UDPS ou, au contraire, une volonté de centraliser les ressources au profit d’une ligne politique particulière. Les prochains jours seront cruciaux pour observer si les membres concernés se plieront à cette exigence ou si des résistances internes viendront contester cette mesure controversée.
La situation actuelle montre à quel point les partis politiques en RDC naviguent entre tradition et modernité, entre loyalisme partisan et indépendance institutionnelle. L’issue de cet ultimatum de sept jours pourrait bien déterminer l’équilibre des forces au sein de la majorité présidentielle et révéler la véritable nature des rapports de pouvoir au sein de l’UDPS.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd