La terre s’effondre littéralement sous les pieds des habitants de Kole, territoire du Sankuru en République Démocratique du Congo. Un phénomène d’érosion sans précédent dévore progressiquement routes, écoles et habitations, transformant le quotidien de milliers de personnes en un cauchemar permanent. À l’approche de la saison des pluies, une urgence humanitaire et environnementale se profile dangereusement.
Comment en sommes-nous arrivés à cette situation critique ? Les érosions à Kole ne datent pas d’hier, mais elles ont pris une ampleur catastrophique ces derniers mois. La RN1, artère vitale de la région, voit ses flancs se dérober jour après jour. Des établissements scolaires et des centres de santé sont menacés de disparition pure et simple, mettant en péril l’avenir de toute une génération.
La société civile locale, en première ligne face à cette crise environnementale en RDC, alerte sans relâche sur l’urgence de la situation. Frédéric Etshindo, président de la société civile révolutionnaire de Kole, ne cache pas son amertume : « Nous constatons avec larmes aux yeux la disparition progressive de nos infrastructures. La saison des pluies qui s’annonce risque d’aggraver considérablement le phénomène ».
Le territoire de Kole n’est malheureusement pas un cas isolé. Lodja, Lomela, Katako, Lubefu et Lusamba subissent le même sort, dessinant les contours d’une catastrophe écologique à l’échelle provinciale. Une véritable course contre la montre s’est engagée, alors que les premières pluies pourraient précipiter l’effondrement de zones déjà fragilisées.
Face à l’ampleur du désastre, l’administrateur du territoire François Ahoka tente de mobiliser les maigres ressources disponibles. « À ce rythme, si rien ne change, Kole deviendra une cité sinistrée », prévient-il amèrement. Une collecte de fonds locale a été initiée pour des travaux de stabilisation, mais ces efforts restent dérisoires face à l’ampleur des dégâts.
La question qui brûle toutes les lèvres : pourquoi une telle inertie des autorités provinciales et nationales ? L’absence criante d’appui institutionnel laisse les populations livrées à elles-mêmes, contraintes de regarder impuissantes leur environnement se déliter. Des centaines de familles pourraient être contraintes à l’exode si aucune intervention d’envergure n’est rapidement mise en place.
Cette crise environnementale à Kole illustre tragiquement les défis auxquels fait face la RDC en matière de protection des populations et de préservation du cadre de vie. Les érosions ne sont pas une fatalité, mais le résultat de politiques d’aménagement défaillantes et d’un manque criant d’investissements dans les infrastructures de protection.
Alors que la saison des pluies approche à grands pas, le temps presse. Chaque goutte de pluie qui tombe sur les sols fragilisés de Kole pourrait sonner le glas de ce territoire déjà meurtri. La mobilisation doit être immédiate, coordonnée et à la hauteur des enjeux. Le Sankuru tout entier retient son souffle, attendant que les autorités passent enfin de la parole aux actes.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd