La zone de santé rurale de Fizi, dans la province du Sud-Kivu, fait face à une recrudescence alarmante de cas de choléra depuis juillet 2025. Cette résurgence épidémique inquiète les autorités sanitaires locales qui enregistrent une augmentation significative des contaminations, particulièrement entre le 11 et le 17 août où 125 cas ont été officiellement notifiés.
Le docteur Albert Mangaiko, médecin chef de zone, pointe du doigt le non-respect des règles d’hygiène élémentaire comme principal facteur expliquant cette flambée épidémique. « La situation devient préoccupante », confie-t-il, soulignant que 17 des 31 aires de santé de la zone ont déjà signalé des cas depuis le début de l’année.
Quatre aires de santé apparaissent comme les plus affectées lors des cinq dernières semaines : Baraka, Mushibakye, Mwangaza et Kazimia. D’autres zones comme Sebele, Muungano, Acima et Rubana subissent également les conséquences de cette crise sanitaire qui ne cesse de s’étendre.
Les chiffres de la 34ᵉ semaine épidémiologique, à partir du 18 août, confirment cette tendance inquiétante avec au moins 40 nouveaux cas enregistrés. Comment une telle propagation est-elle possible en 2025 ? La réponse réside souvent dans l’accès limité à l’eau potable et le manque d’infrastructures d’assainissement adaptées.
Face à cette urgence sanitaire, plusieurs organisations humanitaires se sont mobilisées pour contenir l’épidémie de choléra à Fizi. Médecins Sans Frontières (MSF) Hollande et la Croix-Rouge de la RDC intensifient leurs interventions dans les zones les plus touchées, mettant en place des centres de traitement et des actions de prévention.
Le choléra, maladie diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés, peut tuer en quelques heures si elle n’est pas traitée. Les symptômes initiaux incluent des diarrhées aqueuses abondantes, des vomissements et une déshydratation rapide. Sans prise en charge médicale immédiate, le taux de mortalité peut atteindre 30 à 50%.
La prévention repose essentiellement sur l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène. Se laver régulièrement les mains avec du savon, traiter l’eau de boisson et cuire correctement les aliments constituent des mesures simples mais efficaces pour réduire les risques de contamination.
Les autorités sanitaires appellent la population à la plus grande vigilance et au strict respect des mesures d’hygiène. La saison des pluies approchant, les spécialistes craignent une aggravation de la situation dans les semaines à venir, les précipitations favorisant la contamination des points d’eau.
Cette épidémie de choléra dans le Sud-Kivu rappelle l’importance cruciale des investissements dans les infrastructures sanitaires de base. Alors que la RDC continue de faire face à des défis sanitaires multiples, la mobilisation conjointe des acteurs locaux et internationaux reste plus que jamais nécessaire pour protéger les populations vulnérables.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net