La région de l’Ituri vit à nouveau des heures sombres. Dans la soirée du mercredi 20 août, des présumés rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF) ont lancé une attaque meurtrière contre le village de Bandikide, en chefferie Banyali-Tchabi. Cette incursion violente a coûté la vie à deux enfants, froidement abattus par les assaillants.
Les témoins décrivent une scène de terreur absolue. Les combattants ont ouvert le feu sans discrimination, semant la panique parmi les habitants. Plusieurs habitations ont été réduites en cendres, plongeant le village dans une obscurité sinistre. Comment ces groupes armés continuent-ils à opérer en toute impunité malgré la présence militaire dans la région ?
Richard Balengiliao, vice-président de la communauté locale, confirme l’ampleur du drame. Nos populations vivent dans une peur constante. Cette attaque n’est malheureusement pas un incident isolé mais s’inscrit dans une série d’actions violentes qui frappent régulièrement notre territoire
, déplore-t-il.
En réponse à cette violence, un mouvement massif de population a été observé. Des centaines de civils ont fui leurs foyers, cherchant protection auprès des bases de la MONUSCO et des forces ougandaises déployées dans le cadre d’opérations conjointes. Cette situation humanitaire préoccupante ajoute une dimension supplémentaire à la crise sécuritaire.
Ce nouvel épisode sanglant intervient moins d’une semaine après une attaque similaire à Busio, toujours dans la chefferie Banyali-Tchabi. Cinq personnes avaient alors perdu la vie et de nombreuses habitations avaient été détruites. La répétition de ces événements soulève des questions cruciales sur l’efficacité des mesures de sécurité actuelles.
Le territoire d’Irumu, particulièrement la zone de Banyali-Tchabi, reste l’un des points les plus sensibles de la province. Malgré les efforts militaires et diplomatiques, la sécurité des civils n’est toujours pas garantie. Les communautés locales s’interrogent : jusqu’à quand devront-elles vivre sous la menace permanente des groupes armés ?
La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC continue donc de préoccuper les observateurs et les acteurs humanitaires. La recrudescence des attaques des ADF dans la région d’Ituri, particulièrement dans le territoire d’Irumu, démontre la complexité du défi sécuritaire. Les violences à Bandikide et Busio illustrent tragiquement la vulnérabilité persistante des populations civiles.
Alors que la communauté internationale multiplie les efforts pour stabiliser la région, les résultats concrets se font attendre sur le terrain. La population de Banyali-Tchabi, comme beaucoup d’autres dans l’Est du Congo, attend toujours une protection effective contre la violence des groupes armés. Le chemin vers la paix et la sécurité semble encore long pour les habitants de cette région meurtrie.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
