Dans un geste fort attendu par tous les défenseurs de l’écologie congolaise, le Fonds d’Intervention pour l’Environnement (FIPE) tourne enfin une page cruciale de son histoire. Ce mardi 19 août à Kinshasa, une cérémonie de passation de pouvoir chargée de symboles s’est déroulée sous le regard attentif de la ministre d’État en charge de l’environnement.
Le docteur Ngadi Muanda Manassé, fraîchement nommé par ordonnance présidentielle, a repris les rênes de cette institution stratégique des mains de Sokoni Expedy, qui assurait l’intérim. Cette nomination FIPE RDC intervient à un moment où la gestion des fonds environnementaux suscite autant d’espoirs que de méfiances dans l’opinion publique.
Le nouveau directeur général environnement n’a pas mâché ses mots lors de sa prise de fonction. « Nous allons travailler dans la transparence, parce que notre pays a un problème avec l’argent », a-t-il martelé, promettant de faire de la lutte contre la corruption le fer de lance de son mandat. Un discours qui résonne comme une bouffée d’oxygène dans un secteur souvent miné par les détournements.
Comment ce jeune docteur en économie publique et durable de l’UNIKIN parviendra-t-il à insuffler cette nouvelle ère de rigueur ? La tâche s’annonce herculéenne, mais le ton est donné : le FIPE doit devenir le rempart financier de la protection environnementale en RDC.
Cette cérémonie doublement historique a également vu l’installation officielle du conseil d’administration, présidé par le sénateur Cédric Ngindu. Une équipe pluridisciplinaire comprenant N’dala Anthony comme directeur général adjoint, ainsi que Toirambe Bamoninga Benjamin, Mbombo Muamba Stéphanie et Mukuna Lubiang Eric comme administrateurs.
Le FIPE, créé conformément à l’article 25 de la loi sur la protection de l’environnement, représente désormais l’outil financier clé pour concrétiser les engagements internationaux de la RDC contre les changements climatiques. Sa mission ? Constituer des richesses pour financer exclusivement des projets liés à la protection de l’environnement et au développement durable.
Cette nomination intervient dans le cadre du Programme d’Action 2024-2028 du Gouvernement, spécifiquement sous l’Axe stratégique 6.2.1 dédié à la lutte contre les changements climatiques. Le moment est crucial : la communauté internationale observe comment la RDC, poumon écologique de l’Afrique, gérera ces fonds vitaux pour la planète.
La crédibilité du Fonds d’Intervention pour l’Environnement se jouera dans les six prochains mois, comme l’a lui-même souligné son nouveau DG. La transparence promise devra se concrétiser en actes tangibles, dans un pays où la gestion des ressources naturelles reste un enjeu de souveraineté nationale.
La lutte corruption écologie n’est plus un vœu pieux mais une exigence portée par la plus haute autorité de cette institution. Reste à savoir si cette volonté affichée résistera aux réalités terrain et aux pressions diverses qui entourent invariablement la gestion des fonds environnementaux en RDC.
Une chose est certaine : les yeux des écologistes, des partenaires techniques et financiers, et de toute la nation sont braqués sur le FIPE. L’espoir est permis, mais la vigilance reste de mise face à ce défi environnemental et financier sans précédent.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd