Une séance de sensibilisation cruciale sur la coopération civilo-militaire s’est tenue à Bunia ce jeudi 14 août, orchestrée par l’ONG Ubuntu Panafrica. Cette initiative vise à restaurer la stabilité dans l’Est de la RDC, région minée par des conflits persistants. La structure exhorte les populations à s’approprier activement le processus de paix.
L’événement a mis en lumière un constat alarmant : la collaboration entre civils et forces armées demeure fragile. Les attentes excessives placées dans les autorités paralysent l’action collective. Comment bâtir une paix durable sans cette synergie vitale ? Des représentants de tous les secteurs – taximen, avocats, étudiants et même députés – ont partagé la même table que des officiers militaires.
« La sécurité ne s’achète pas, elle ne se donne pas, mais elle se construit. Les constructeurs de la sécurité, ce sont toute la population civile d’un côté et toute l’armée de l’autre », a martelé un organisateur lors des échanges. Pourtant, la participation citoyenne reste trop limitée selon les observations présentées.
Plusieurs freins ont été identifiés : bavures attribuées à certains éléments militaires, tracasseries routinières, extorsions et arrestations arbitraires. Plus troublant encore, des complicités locales avec des groupes armés ont été évoquées. Ces obstacles sapent la confiance, élément fondamental pour la stabilité en Ituri.
Face à ce diagnostic sévère, un engagement s’est dessiné parmi les participants. Shadri Wakamala, l’un d’eux, a insisté : « Nous sommes obligés de sensibiliser les autres. C’est une question de conscience personnelle. » Cette prise de conscience pourrait-elle inverser la tendance ?
La campagne de sensibilisation ne s’arrêtera pas à Bunia. Ubuntu Panafrica prévoit d’étendre ses actions aux leaders religieux et à d’autres zones de la province. L’objectif : créer une adhésion massive à cette démarche citoyenne pour la paix en RDC. La réussite de cette coopération civilo-militaire conditionne directement l’avenir sécuritaire de l’Ituri.
Alors que la région cherche désespérément la stabilité, cette initiative rappelle une évidence : aucune paix durable ne naîtra sans l’implication concertée de chaque acteur. L’armée et les civils doivent devenir les deux faces d’une même médaille dans la lutte pour la sécurité. Le chemin reste long, mais les premiers pas viennent d’être franchis autour de cette table de dialogue.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net