Une nouvelle vague de violence sanglante a frappé Goma dans la soirée du lundi 11 août. Près du Centre de santé mentale dans le quartier Kyeshero, un motocycliste a été froidement abattu par des assaillants non identifiés. Selon des témoins encore sous le choc, l’attaque s’est produite vers 18 heures. Les agresseurs ont tiré à bout portant avant de s’emparer de la moto de leur victime et de prendre la fuite. Sur leur passage, ces hommes armés ont semé la terreur, menaçant les riverains et dérobant plusieurs biens.
Ce drame s’inscrit dans une série noire. Quelques heures plus tôt, dans la nuit de dimanche à lundi, deux jeunes ont été exécutés dans des circonstances similaires. Le premier résidait à Kyeshero, le second au quartier Ndosho dans la commune voisine de Karisimbi. Des sources locales affirment que les auteurs, opérant en tenue civile, agissent avec une inquiétante régularité. Comment expliquer cette recrudescence de violence armée en plein cœur urbain ?
La situation contredit les annonces sécuritaires des nouvelles autorités. Malgré les opérations de bouclage menées par la rébellion de l’AFC/M23, l’insécurité continue de ronger la capitale du Nord-Kivu. La semaine dernière déjà, deux frères, Éloi Misoba et Igunzi Wilonja Yves, tombaient sous les balles au quartier Himbi. Leurs proches dénoncent l’impunité qui entoure ces meurtres.
Certains secteurs de Goma connaissent une accalmie relative, mais les quartiers populaires restent le théâtre de braquages et d’assassinats ciblés. Le modus operandi est implacable : des groupes mobiles frappent par surprise avant de disparaître dans la nuit. Les forces de l’ordre peinent à endiguer cette criminalité urbaine qui mine la confiance des habitants. La prise de la moto du taximan assassiné à Kyeshero illustre la dimension économique de ces violences.
Les témoignages recueillis sur place dressent un constat accablant. « Ils tirent d’abord, puis volent » rapporte un commerçant sous couvert d’anonymat. Cette spirale de violence armée en RDC interroge l’efficacité des dispositifs sécuritaires actuels. Alors que la ville touristique tente de retrouver une normalité, les armes continuent de parler dans ses ruelles. Les autorités locales restent muettes sur les mesures concrètes envisagées pour protéger les civils.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd