Un élément de la police militaire a été sévèrement passé à tabac par des habitants de la commune de Kasa-Vubu, dans la nuit du samedi 9 août 2025. Les faits se sont produits sur l’axe Gambela-Oshwe, vers 19 heures, après une tentative de vol de taxi-moto qui a tourné au drame pour le militaire lui-même.
Selon des témoins directs, l’affaire a débuté par un conflit apparemment banal. Le policier militaire, armé, avait engagé les services d’un chauffeur de taxi-moto pour un déplacement. Arrivé à destination dans le quartier Gambela-Oshwe, l’homme en uniforme aurait soudain braqué son arme sur le conducteur. Il exigea la remise immédiate du véhicule, menaçant de mort le motard.
Face à cette agression, le chauffeur n’a eu d’autre choix que la contre-attaque. « Le taximan s’est jeté sur le malfrat et l’a bloqué », rapporte un témoin interrogé sur place. Les détonations de l’arme du militaire ont retenti dans le quartier, semant la panique parmi les riverains. Miraculeusement, aucune balle n’a atteint de civils. Comment expliquer une telle violence dans un secteur déjà miné par l’insécurité à Kasa-Vubu ?
Alertée par les coups de feu et les cris, la population est rapidement intervenue. Une foule en colère s’est rassemblée, passant à tabac l’élément des forces armées. « La masse est venue au secours du chauffeur pour tabasser cet homme en uniforme », confirme le témoin. Le policier militaire tabassé a été retrouvé dans un état critique sur les lieux de ce braquage taxi-moto avorté.
Plusieurs sources locales affirment que ce militaire était tristement célèbre pour ses agissements criminels. « Il n’y a pas longtemps qu’il a tué un autre chauffeur sur l’avenue Éthiopie. C’est son travail habituel », dénonce un habitant. Selon ces témoignages concordants, sa méthode consistait systématiquement à exécuter les conducteurs après vol de leurs motos. Ses terrains d’opération privilégiés ? Les axes Gambela, Oshwe et Éthiopie, où l’insécurité gangrène le quotidien des Kinois.
Les services de sécurité sont rapidement intervenus pour maîtriser la situation explosive. Une jeep de la police militaire a évacué le blessé vers le camp Kokolo, où l’affaire militaire Kokolo suit désormais son cours judiciaire. Cette tentative de vol moto à Kinshasa illustre-t-elle une dérive inquiétante au sein des forces armées ?
Cet incident met en lumière deux réalités préoccupantes : la recrudescence des braquages ciblant les taxis-motos et l’implication présumée d’éléments en uniforme dans ces violences. Les habitants de Kasa-Vubu expriment un ras-le-bol face à cette insécurité récurrente, tandis que les autorités devront répondre des mécanismes ayant permis à un tel individu d’opérer en toute impunité. L’enquête ouverte déterminera si ce cas isolé cache un réseau plus vaste.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net