Un avertissement sans équivoque a été lancé cette semaine par le général de brigade Bruno Mandevu, commandant du secteur opérationnel des FARDC en Ituri. Toute milice refusant de déposer les armes sera traquée sans distinction. Cet ultimatum militaire intervient lors de la reddition de 60 combattants du groupe armé Convention pour la révolution populaire (CRP) à Bunia.
Lors de cette cérémonie, le général Mandevu a martelé un principe fondamental : seule l’armée régulière est habilitée à assurer la sécurité en Ituri. Les groupes d’autodéfense et milices locales n’ont aucune légitimité pour protéger les communautés. La tolérance zéro s’appliquera désormais aux factions explicitement nommées : Auto-défense, CRP, CODECO et FPIC.
« Ceux qui détiennent encore des armes sont invités à les rendre », a déclaré le commandant des FARDC. Un appel pressant qui cache une réalité plus sombre. Les auteurs de violences contre civils, militaires ou étrangers seront systématiquement poursuivis. Les groupes ayant boycotté les dialogues de paix d’Aru affronteront désormais une réponse militaire implacable.
« L’État est seul habilité à porter les armes et à protéger la population, pas un groupe de personnes […] Nous ne voulons plus de cette aventure en Ituri », a-t-il insisté. Cet avertissement militaire résonne dans une région où la sécurité reste précaire malgré les efforts. Les récentes attaques, comme le massacre de Komanda ayant coûté la vie à 43 civils, illustrent la persistance des menaces.
La société civile iturienne réclame une meilleure coordination des opérations. Des voix locales, dont celle du chef Bahema d’Irumu, alertent sur la nécessité d’éviter les amalgames. La distinction entre population innocente et miliciens devient cruciale pour prévenir les déplacements massifs. Comment garantir cette précision dans les opérations à venir ?
Le processus de paix d’Aru semble à un tournant décisif. Les FARDC en Ituri passent à l’offensive contre les irréductibles. Cet avertissement sans ambiguïté marque-t-il le début d’une nouvelle phase sécuritaire ? La réponse militaire annoncée pourrait redessiner l’équilibre des forces dans cette province minée par des années de conflits.
La crédibilité de cette offensive dépendra de sa capacité à protéger réellement les civils. Les populations, prises entre les milices et les opérations militaires, attendent des actes concrets. Le durcissement du ton des FARDC répond-il à une dégradation récente ? Les prochaines semaines seront déterminantes pour la sécurité en Ituri.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net