Une vague humaine désespérée submerge la chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Des milliers de civils fuient les combats récurrents opposant les rebelles du M23, les combattants Wazalendo et des présumés éléments des FDLR. Cette crise humanitaire a atteint un seuil critique après un ultimatum inique lancé par le M23.
Le groupe armé a sommé les habitants de plusieurs villages du groupement Mutanda d’évacuer sous cinq jours. La zone est déclarée « opérationnelle » par les rebelles. Conséquence immédiate : des familles entières ont abandonné leurs champs et leurs biens. Elles se retrouvent sans toit ni ressources à Kibirizi, Nyanzale, Bwalanda et Kikuku. Isaac Kibira, notable local, décrit une errance tragique : « Ces populations survivent sans assistance dans une vulnérabilité extrême ».
La situation à Bwito révèle l’ampleur de la crise humanitaire au Nord-Kivu. Les déplacés manquent de tout : eau, nourriture, soins médicaux. Aucune aide organisée n’est parvenue à ces civils pris au piège du conflit Rutshuru. Combien de temps peuvent-ils tenir dans ces conditions ? L’absence de réponse concrète aggrave chaque heure leur calvaire.
Les violations des droits humains se multiplient. Le mercredi 6 août 2025, des miliciens du M23 ont attaqué l’usine de Somikivu. Trois civils ont été exécutés sommairement. Cet incident s’ajoute aux exactions quotidiennes subies par les populations. Le M23 en RDC poursuit-il une stratégie de terreur systématique ? La question hante les survivants.
Face à cette catastrophe, Isaac Kibira lance un appel solennel. Les belligérants sont exhortés à respecter le droit international humanitaire. Surtout, la communauté internationale est interpellée avec urgence : États-Unis, Union européenne, Union africaine et CIRGL. Le notable cible aussi le gouvernement congolais : « Que le nouveau pouvoir ne reproduise pas l’inaction du précédent face aux souffrances de Bwito ».
L’urgence est absolue dans cette zone oubliée. Les déplacés du Nord-Kivu attendent une protection immédiate. Sans intervention rapide, combien d’autres vies seront sacrifiées sur l’autel de ce conflit ? La réponse des autorités et de la communauté internationale déterminera l’issue de cette tragédie humaine.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
