Le village de Busawa, dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu, est sous le choc après deux nouveaux décès suspects survenus ce vendredi 9 août 2025. Les victimes, membres d’une même famille, présenteraient les symptômes d’une intoxication alimentaire selon les premiers constats, ravivant une inquiétante série dans cette localité.
Mukamba Milenge, coordinateur par intérim de la société civile locale, tire la sonnette d’alarme : “C’est le troisième épisode similaire en quelques mois à Busawa. Après les familles Masumbuko Atongoka, Machozi et Maman Sabuwa, nous faisons face à un schéma répétitif qui dépasse la simple coïncidence”. Ces décès suspects Busawa soulèvent des questions cruciales sur la sécurité des habitants.
Mais qu’est-ce qu’une intoxication alimentaire exactement ? Il s’agit d’une affection souvent brutale causée par l’ingestion de nourriture contaminée par des bactéries (comme la salmonelle), des virus ou des toxines. Les symptômes typiques – vomissements, diarrhées sévères, douleurs abdominales – peuvent évoluer vers des complications mortelles sans prise en charge rapide, surtout dans les zones isolées comme Mwenga où l’accès aux soins reste limité.
La situation alimente désormais une psychose collective. “La population vit dans la crainte d’une contamination volontaire”, confie un habitant sous anonymat. Cette méfiance est renforcée par la récurrence des incidents : comment expliquer que seules des familles ciblées soient touchées dans un même périmètre ? La théorie d’actes criminels délibérés, évoquée par la société civile, prend malheureusement du poids.
Face à cette crise de santé publique Sud-Kivu, Mukamba Milenge lance un appel pressant : “Nous exigeons une enquête approfondie des autorités provinciales et judiciaires. Identifier la source de ces intoxications est une question de vie ou de mort. Chaque jour perdu met d’autres vies en danger”. La société civile plaide également pour une mobilisation communautaire renforcée autour de la sécurité alimentaire.
Ces tragédies successives posent une question troublante : assistons-nous à des accidents isolés ou à une série d’affaires criminelles RDC méticuleusement planifiées ? Le profil des victimes – toujours des noyaux familiaux précis – et l’absence de cas massifs écartent l’hypothèse d’un produit contaminé accidentellement distribué.
Les spécialistes de la santé rappellent pourtant quelques mesures de prévention élémentaires : lavage rigoureux des mains et des aliments, cuisson suffisante des viandes, contrôle des dates de péremption. Mais ces conseils semblent dérisoires face à la possibilité d’un empoisonnement délibéré. L’enquête société civile Sud-Kivu réclamée devient donc impérative pour distinguer la maladresse du crime.
En attendant les conclusions des autorités, la psychose s’installe comme un poison lent dans les foyers de Busawa. Les repas familiaux, moments de tradition et de partage, se transforment en exercices de méfiance. Cette affaire dépasse le cadre sanitaire pour toucher au droit fondamental à la sécurité, comme le souligne amèrement la société civile : “Qui peut vivre en craignant son propre repas ?”. La réponse à cette question rhétorique déterminera l’issue de cette crise inquiétante.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net