Des combats intenses ont opposé ce 9 août les combattants Wazalendo aux éléments de l’AFC/M23 dans le groupement de Mulamba, zone frontalière du territoire de Walungu au Sud-Kivu. Selon des témoins locaux, une présence accrue du groupe rebelle a été observée dans l’après-midi suivant ces affrontements, créant un climat de peur parmi les populations civiles.
“Il y a un peu d’accalmie ici à Mulamba. Des Wazalendo se sont retirés”, confie un leader communautaire sous couvert d’anonymat. Cette trêve relative aurait permis à certains villageois, réfugiés dans la brousse, de regagner leurs habitations dès la soirée. Un notable de la région confirme : “Il y en a certains qui étaient en déplacement mais sont de retour”.
Le repli des groupes d’autodéfense s’est effectué vers des villages périphériques selon plusieurs sources concordantes. Nzibira, Mirhumba et Luntukulu constitueraient désormais leurs nouvelles positions. Cette reconfiguration tactique intervient dans un contexte sécuritaire déjà extrêmement tendu.
Dans le groupement voisin de Kaniola, occupé par le M23 depuis le 28 juin, la situation demeure explosive. Des sources locales évoquent des affrontements récurrents et signalent des pertes humaines dans le carré minier de Ntula. “A Muhambwe aussi dans le groupement d’Izege, il y a eu des morts après les combats mais on ne connaît pas le bilan”, précise un acteur de la société civile.
Face à ces informations, la synergie des étudiants ressortissants de Walungu a publié un communiqué dénonçant les pertes civiles enregistrées dans plusieurs localités. Comment expliquer cette divergence de versions sur le terrain ?
L’armée congolaise a catégoriquement démenti toute avancée significative des rebelles. Le porte-parole du secteur opérationnel Sukola 2 Sud, le major Mbuyi Kalonji Reagan, affirme : “Aucun village parmi Kaniola, Muzunzi, Ciruko et Mulamba n’est passé sous contrôle ennemi”. Qualifiant les rapports de chute territoriale de “méthode mythomane”, il accuse le M23 de créer délibérément la confusion psychologique.
Cette déclaration militaire contredit directement les observations des habitants et leaders locaux. Les combats au Sud-Kivu, particulièrement dans l’axe Walungu, semblent avoir atteint une nouvelle intensité ces dernières heures. Les civils pris en étau entre les positions des belligérants paient le plus lourd tribut. Quelle stratégie l’armée compte-t-elle déployer pour sécuriser durablement Kaniola et Mulamba ?
Les informations sur les bilans humains restent fragmentaires et impossibles à vérifier indépendamment. L’opacité qui entoure les affrontements dans cette région minière stratégique alimente les inquiétudes. Les populations déplacées, bien que partiellement revenues à Mulamba, gardent leurs bagages prêts en cas de reprise des hostilités. La situation sécuritaire dans le Sud-Kivu demeure une poudrière aux multiples foyers d’instabilité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd