Le sol du Lualaba a tremblé sous les pas décidés des parlementaires ce jeudi. Une délégation de onze députés membres de la Commission permanente Environnement, Tourisme, Ressources naturelles et Développement durable a mené une inspection parlementaire mines RDC des plus musclées sur le site stratégique de Kinsevere MMG. Menée par l’honorable Bokele Djema Adrien, cette descente s’inscrit dans une vaste mission de contrôle ciblant les géants miniers du Haut-Katanga et du Lualaba. Objectif affiché : traquer les manquements aux normes environnementales minières et évaluer l’impact réel des promesses faites aux populations.
Dès leur arrivée, les élus nationaux, en mission de haute surveillance, ont été accueillis par la direction de MMG. Les discussions ont immédiatement porté sur le fameux cahier charges minier, ce contrat liant l’exploitant aux communautés riveraines. Le premier cycle quinquennal arrive à échéance : qu’en est-il réellement des engagements ? Les parlementaires ont passé au crible les rapports, exigeant des preuves tangibles, des chiffres vérifiables, loin des simples déclarations d’intention. L’entreprise a présenté son plan d’atténuation environnementale, mais les députés voulaient du concret, des résultats mesurables.
La théorie a vite cédé la place à la pratique. La délégation s’est rendue sans détour au point névralgique : le site de rejet des eaux de l’usine de traitement EW. Là, au bord des bassins où les effluents industriels rejoignent le milieu naturel, les élus ont observé, questionné, exigé des explications techniques. Des prélèvements ont-ils été effectués ? Les normes de rejet sont-elles respectées à la lettre ? Les cours d’eau de la région, véritables artères vitales pour les écosystèmes et les villages, sont-ils menacés par cette activité industrielle intensive ? Ce moment crucial de l’inspection parlementaire mines RDC a révélé l’urgence d’une transparence totale sur l’empreinte hydrique de l’exploitation minière.
Mais peut-on parler de normes environnementales minières sans évaluer l’humain ? La délégation a pris la route poussiéreuse menant aux villages de Kilongo et Kalilanda. C’est ici, au cœur des communautés directement impactées, que la réalité des projets communautaires Lualaba devait être jaugée. Écoles, centres de santé, accès à l’eau potable : les promesses inscrites dans le cahier charges minier se sont-elles matérialisées en infrastructures durables ? Les parlementaires ont écouté les chefs locaux, dialogué avec les habitants, cherché les preuves d’un développement harmonieux ou, au contraire, les signes de manquements sociaux. L’écart entre les rapports corporate et le vécu des populations est souvent un abîme : cette visite terrain visait précisément à le mesurer.
Cette inspection rigoureuse chez Kinsevere MMG dépasse le simple contrôle administratif. Elle incarne la volonté affichée de l’Assemblée nationale de promouvoir une exploitation minière alignée sur les impératifs de développement national et de préservation écologique. Comme l’a souligné la délégation, l’enjeu est de taille : concilier l’indispensable attrait des investissements – vitaux pour l’économie congolaise – avec une responsabilité sociale et environnementale non négociable. La vision du Président de la République, martelée par les parlementaires, exige cet équilibre fragile. Les compagnies minières peuvent-elles continuer à extraire les richesses du sous-sol congolais sans garantir la santé des sols, la pureté des eaux et le bien-être des communautés hôtes ?
Cette mission envoie un signal clair aux opérateurs miniers : l’ère du laisser-faire est révolue. Les parlementaires, gardiens du bien commun, ont montré leurs muscles. Les conclusions de cette inspection parlementaire mines RDC seront scrutées à la loupe. Serviront-elles de modèle pour renforcer les normes environnementales minières sur l’ensemble du territoire ? Rendent-elles compte d’une réelle avancée chez MMG ou pointent-elles des manquements nécessitant des sanctions exemplaires ? Une chose est sûre : les communautés du Lualaba et les défenseurs de l’environnement attendent désormais des actes concrets. La balle est désormais dans le camp des autorités pour transformer cette vigilance parlementaire en protection effective des populations et des écosystèmes menacés par la frénésie extractive.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd