Quel avenir se dessine pour ces milliers d’enfants congolais ? Du 1er au 2 juillet 2025, pas moins de 75.458 finalistes des écoles primaires de la province éducationnelle Sud-Kivu 2 ont planché sur les épreuves décisives de l’Examen national de fin d’études primaires (ENAFEP). Un chiffre impressionnant qui souligne l’ampleur de cet événement clé dans le parcours scolaire des jeunes Congolais.
Dans une configuration géographique inhabituelle, les élèves ont été répartis non seulement dans les territoires de Fizi et Uvira, mais certains centres de passation s’étendaient même au-delà des frontières nationales, au Burundi et en Tanzanie voisins. Cette dispersion reflète-t-elle les réalités démographiques complexes de la région ? Elle démontre en tout cas la volonté des autorités éducatives d’assurer l’accès à l’examen primaire RDC pour tous les enfants, quelles que soient leurs circonstances.
C’est à l’école primaire Tata Nyongolo de Baraka, chef-lieu de la province éducationnelle Sud-Kivu 2, que les épreuves scolaires ont été officiellement lancées par le vice-gouverneur Jean-Jacques Elakano M’yewa. Son discours, teinté d’émotion et d’espoir, s’adressait directement aux élèves finalistes Congo : “Ayez confiance en vous, faites honneur à notre province en visant l’excellence. Vous portez en vous l’avenir de notre chère RDC”. Un appel à la persévérance qui résonne particulièrement dans cette région où l’éducation reste un défi quotidien.
À Uvira, l’administrateur du territoire Jean de Dieu Mabiswa Selemani supervisait personnellement les opérations au centre de l’école primaire Kigongo, située dans le groupement Kalungwe. Les chiffres qu’il a communiqués donnent la mesure de l’événement : “3 119 candidats dont 1 671 garçons et 1 448 filles répartis dans 15 centres à travers Uvira”. Cette parité relative entre genres est-elle le signe d’une lente évolution des mentalités dans le Sud-Kivu 2 éducation ?
Pour garantir la transparence de ces épreuves cruciales, des inspections inopinées ont été menées simultanément par le vice-gouverneur dans le territoire de Fizi et par l’administrateur à Uvira. Objectif : vérifier scrupuleusement les effectifs et les conditions de passation. Cette vigilance accrue témoigne de l’importance stratégique de l’ENAFEP 2025 dans la politique éducative nationale.
Alors que les copies seront bientôt corrigées, une question demeure : comment ces élèves finalistes Congo, dont certains ont composé à des milliers de kilomètres de leur village natal, intégreront-ils le secondaire ? Les épreuves scolaires Baraka et Uvira ne sont pas qu’un examen de fin de cycle ; elles représentent un rite de passage pour une génération appelée à relever les défis de demain. Dans les salles de classe temporaires comme sous les arbres des centres improvisés, c’est l’avenir de toute une province qui s’est joué ces deux jours de juillet.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd