La capitale congolaise traverse une crise sanitaire alarmante avec une recrudescence brutale de cas de choléra. Selon les derniers bilans officiels, près de 90 personnes ont été infectées et une vingtaine ont succombé à cette maladie hautement contagieuse ces dernières semaines. Cette flambée épidémique touche désormais 11 des 23 zones de santé de Kinshasa, dont la zone de santé de Gombe, pourtant considérée comme l’une des plus structurées de la métropole.
Comment expliquer cette soudaine aggravation ? Les spécialistes pointent un lien direct avec les inondations massives qui ont frappé Kinshasa suite au prolongement exceptionnel de la saison des pluies. Ces perturbations climatiques ont transformé plusieurs communes en véritables marécages, créant un terreau idéal pour la propagation du vibrion cholérique. Dans des quartiers comme Limete, Makala et Kokolo – épicentres de l’épidémie – des milliers de familles survivent dans une promiscuité extrême, sans accès à des latrines fonctionnelles ni à l’eau potable.
Le choléra, rappelons-le, est une infection intestinale aiguë provoquée par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Ses symptômes initiaux – diarrhées violentes et vomissements – peuvent entraîner une déshydratation mortelle en quelques heures si aucun traitement n’est administré. Dans le contexte actuel de crise sanitaire en RDC, la prévention devient cruciale : se laver régulièrement les mains avec du savon, désinfecter les surfaces et surtout faire bouillir l’eau avant consommation sont des gestes barrières vitaux.
Malgré l’urgence, les centres de traitement du choléra sont en grande difficulté. Plusieurs structures médicales signalent un manque criant d’intrants essentiels comme les solutés de réhydratation orale, les perfusions et les antibiotiques. « C’est comme vouloir éteindre un incendie sans eau », déplore un médecin sous couvert d’anonymat. La logistique d’acheminement des patients vers les unités spécialisées pose également problème, retardant dangereusement les prises en charge.
Face à cette situation, les autorités sanitaires tentent d’organiser la riposte. Des équipes mobiles sont déployées dans les zones les plus vulnérables pour le chlorage des points d’eau et la sensibilisation des populations. Mais ces mesures suffiront-elles à endiguer l’épidémie de choléra à Kinshasa ? Les experts insistent sur l’impérieuse nécessité d’améliorer l’assainissement urbain et de garantir un accès universel à l’eau potable – des défis structurels qui dépassent la seule réponse d’urgence. En attendant, chaque minute compte : consulter immédiatement dès les premiers symptômes reste la meilleure chance de survie face à cette maladie qui tue encore par milliers sur le continent africain.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd