Dans un contexte géopolitique tendu, les démarches vers un accord minier entre la République Démocratique du Congo et les États-Unis suscitent un soutien marqué au sein de l’Assemblée nationale. Le groupe d’amitié parlementaire RDC-USA y voit un levier stratégique pour transformer la nature même de l’économie congolaise, alors que le pays affronte des défis sécurités dans sa partie orientale.
Le député Joseph Bangakya, président de ce groupe, a souligné lors d’une rencontre avec l’ambassadrice américaine Lucy Tamlyn que cette initiative diplomatique survient à un moment charnière.
“À la croisée des chemins, lorsque la situation semblait des plus sombres, vous avez proposé un schéma de renforcement avec les États-Unis”, a-t-il déclaré, saluant la perspicacité de ses pairs face à l’agression rwandaise dans l’est de la RDC. Il a également relié cette dynamique à l’élection de Donald Trump et aux récentes avancées bilatérales.
L’ambassadrice Tamlyn a réaffirmé l’engagement de l’administration Trump à œuvrer avec Kinshasa pour stimuler la croissance économique et la connectivité régionale. Dans un discours percutant, elle a fermement condamné les actions rwandaises soutenant le M23, établissant un lien direct entre stilité et développement.
“Le développement économique est une composante essentielle de la paix”, a-t-elle martelé, reconnaissant parallèlement le rôle crucial du groupe d’amitié parlementaire dans le renforcement des relations diplomatiques Congo-États-Unis.
Mais comment cet accord minier RDC-USA pourrait-il concrètement restructurer l’économie congolaise ? Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, présent en représentant le gouvernement, en a dévoilé l’architecture fondatrice. Cinq piliers interconnectés le soutiennent : sécurité et stabilité, développement économique, gouvernance et démocratie. Ce cadre ambitionne de transcender la simple extraction pour bâtir une valeur ajoutée durable.
Paluku a lancé un appel cinglant aux parlementaires : intensifier le plaidoyer pour faciliter l’exportation des produits congolais vers le marché américain. Une nécessité vitale alors que la diversification économique reste la clé de voûte de la résilience nationale. Bangakya a quant à lui insisté sur le rôle pivot que devra jouer l’Assemblée nationale dans la mise en œuvre opérationnelle de ce partenariat.
Cet accord minier RDC-USA s’inscrit dans une recomposition diplomatique plus vaste où les piliers de développement économique servent de rempart contre les déstabilisations régionales. Les déclarations conjointes de Tamlyn et des autorités congolaises dessinent une voie où coopération économique et sécurité mutuelle s’entremêlent. La condamnation sans équivoque de l’agression rwandaise par la diplomatie américaine constitue d’ailleurs un signal politique fort, potentialisant les effets stabilisateurs de l’accord.
Reste à savoir si ces fondations suffiront à enclencher une transformation structurelle. Alors que les députés célèbrent une “intuition visionnaire”, la concrétisation des cinq piliers dépendra de mécanismes de suivi rigoureux et d’un engagement soutenu des deux capitales. L’est de la RDC, toujours en proie aux violences, rappelle cruellement que les piliers de sécurité et de développement économique devront être édifiés simultanément pour espérer une paix durable.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
