Le cri déchirant de Léonie Kandolo, ministre du Genre, Famille et Enfant, résonne comme un électrochoc : « L’avenir de nos enfants passe par un engagement commun dans ce contexte de guerre injuste imposée par le Rwanda et ses supplétifs ». Ces mots, lancés lors d’un café-débat organisé ce 16 juin pour la Journée de l’Enfant Africain, révèlent l’urgence dramatique vécue par des millions d’enfants congolais pris dans l’étau des conflits armés à l’Est du pays. Un appel aux dents serrées face à une réalité implacable : comment protéger l’enfance quand la guerre dévore tout sur son passage ?
L’UNICEF et le gouvernement congolais tirent la sonnette d’alarme avec un appel de fonds urgent pour une aide vitale. Les chiffres exposent une génération sacrifiée : seulement 3 enfants sur 10 disposent d’un acte de naissance en RDC, laissant des millions de petits Congolais sans identité juridique, fantômes dans leur propre pays. Cette carence criante en matière de protection enfant RDC bloque l’accès aux services les plus élémentaires, créant une exclusion systémique dès le berceau.
Dans le domaine éducatif, le tableau se fissure dangereusement. Si 83% des enfants fréquentent l’école primaire, ce taux s’effondre à 53% au secondaire et plonge à 42,3% en milieu rural. Une déperdition scolaire alarmante qui frappe particulièrement les éducation zones conflit, où les salles de classe sont souvent transformées en abris de fortune. La ministre Kandolo insiste sur « l’inventivité nécessaire pour mobiliser les ressources » face à cette hémorragie éducative.
Le secteur de la santé infantile sonne l’alerte rouge avec une mortalité infantile Congo qui reste obstinément élevée à 56 pour 1000 naissances vivantes. Pire : seuls 21% des enfants de 12 à 23 mois reçoivent l’ensemble des vaccins de base. Ces chiffres glacants soulèvent une question brûlante : comment accepter que des enfants meurent de maladies évitables dans un pays riche en ressources naturelles ?
L’horizon 2025 pointe déjà avec son thème cinglant : « Planification et budgétisation des droits de l’enfant ». Le gouvernement congolais décline cette feuille de route en exigeant « l’allocation et l’exécution effective des budgets alloués à l’enfant congolais ». Un virage stratégique qui vise à transformer les promesses en actes concrets pour le budget droits enfant 2025. Mais comment garantir que ces fonds atteindront les enfants des zones reculées du Kivu ou de l’Ituri ?
Derrière les pourcentages se cachent des visages. Celui de Josué, 8 ans, qui parcourt 10 km quotidiennement pour atteindre une école sans toit dans le territoire de Rutshuru. Celui de Bintou, mère de quatre enfants, dont aucun ne possède ce précieux sésame qu’est l’acte naissance enfants RDC. « Sans papier, ils n’existent pas », murmure-t-elle, les yeux rivés sur un avenir bouché. Ces réalités quotidiennes rappellent que derrière les stratégies budgétaires, c’est la survie d’une génération qui se joue.
La ministre Kandolo a planté le décor : la restauration de la paix reste la condition sine qua non. Mais en attendant le silence des armes, chaque jour perdu creuse le tombeau de l’enfance congolaise. Le compte à rebours est lancé : d’ici 2025, la RDC parviendra-t-elle à transformer l’essai budgétaire en bouclier concret pour ses enfants ? La réponse déterminera le visage du Congo de demain.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd