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M23 arrête 150 jeunes à Saké : Opération bouclage ou violations des droits humains ?

Une opération de bouclage menée jeudi dernier par les rebelles du mouvement M23 a conduit à l’interpellation massive d’au moins 150 jeunes dans la cité de Saké, territoire stratégique du Nord-Kivu. Cette action militaire, décrite comme une mesure de stabilisation, plonge la région dans un climat de tension palpable. Les forces rebelles ont systématiquement ciblé des jeunes résidents lors de perquisitions menées au petit jour.

Selon des sources internes au groupe armé, cette opération bouclage répondrait à une recrudescence d’incidents sécuritaires dans la zone de Saké. « Notre objectif est le contrôle total du terrain et la neutralisation des éléments perturbateurs », aurait déclaré un commandant sous couvert d’anonymat. Ces mêmes sources indiquent que certains interpellés pourraient être relâchés après vérification d’identité. Toutefois, aucun calendrier précis n’a été communiqué concernant ces libérations.

Ces pratiques ne sont pas isolées. Plusieurs opérations similaires ont été documentées ces derniers mois dans le Nord-Kivu, soulevant systématiquement les mêmes inquiétudes. Des témoins évoquent des méthodes expéditives lors de ces interpellations jeunes, avec des cas de violences physiques et de détentions arbitraires. La cité de Saké, carrefour économique vital, se transforme ainsi en champ d’application de mesures sécuritaires controversées.

Face à ces événements, la société civile et les organisations de défense des droits humains montent au créneau. « Nous documentons des récits effroyables de traitements dégradants infligés à des mineurs parmi les interpellés », alerte un activiste local joint par nos soins. Ces violations droits humains incluraient des privations de nourriture, des sévices corporels et des conditions de détention inhumaines dans des centres non déclarés. La communauté internationale est appelée à réagir face à ces exactions répétées.

La justification sécuritaire avancée par le M23 résiste-t-elle à l’examen des faits ? Si la rébellion affirme lutter contre l’insécurité, ses méthodes interrogent l’état de droit. Les opérations bouclage à Saké Nord-Kivu s’apparentent davantage à une stratégie de terreur qu’à un maintien de l’ordre légitime. Plusieurs familles ignorent toujours le sort réservé à leurs proches interpellés jeudi dernier.

Cette situation révèle l’impunité persistante des groupes armés dans l’Est congolais. Malgré les dénonciations, aucune enquête indépendante n’a pu accéder aux lieux de détention présumés. Le gouvernement central, pour sa part, reste silencieux face à ces événements survenus dans une zone sous contrôle rebelle. La stabilisation promise par le M23 ressemble étrangement à une militarisation accrue de la vie civile.

Les conséquences humanitaires s’annoncent lourdes. Déjà traumatisée par des années de conflit, la population de Saké vit désormais dans la crainte permanente des rafles. Les commerces ferment plus tôt, les déplacements se raréfient après le coucher du soleil. Cette opération du 12 juin illustre la précarité extrême dans laquelle survivent les civils du Kivu, pris en étau entre divers groupes armés. Jusqu’où iront ces violations systématiques sous couvert de sécurité ?

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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