La ville de Goma est plongée dans une spirale de violence sans précédent. Selon le rapport « Goma Hebdo », publié par les conseils communaux de la jeunesse, au moins trente personnes ont été tuées entre le 25 avril et le 10 mai. Quinze morts par balles, neuf corps découverts sans vie, trois cas de justice populaire et deux suicides : le bilan macabre illustre une insécurité grandissante dans le Nord-Kivu.
Parmi les crimes les plus récents, le double assassinat d’un chef d’avenue et d’un chef de bloc dans le quartier Mugunga a marqué les esprits. Safari et Mubano ont été abattus à bout portant alors qu’ils tentaient de protéger leurs administrés. Les assaillants, toujours en fuite, ont abandonné deux armes sur place. Comment en est-on arrivé là ?
Le rapport pointe du doigt plusieurs acteurs : des présumés rebelles du M23, des évadés de la prison centrale de Munzenze et certains membres du groupe armé Wazalendo. Depuis l’occupation de Goma par le M23 en janvier 2025, la criminalité s’est intensifiée. Vols armés, circulation incontrôlée d’armes légères et exactions se multiplient dans un climat d’impunité dénoncé par les organisations locales.
La commune de Karisimbi, notamment les quartiers Mugunga et Ndosho, paie un lourd tribut. Plus de cent maisons ont été cambriolées par des hommes en tenue militaire, selon les mêmes sources. La nuit devient un terrain de jeu pour les groupes armés, semant la terreur parmi une population exsangue.
Face à cette crise, les réponses sécuritaires restent invisibles. Les habitants dénoncent l’inaction des autorités tandis que la justice populaire gagne du terrain, symptôme d’une défiance envers les institutions. Le rapport « Goma Hebdo » servira-t-il d’électrochoc ? Pour l’heure, Goma retient son souffle, entre colère et résignation.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
