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RDC : Godard Motemona transforme le secteur minier en fer de lance de la transition énergétique mondiale

Dans un contexte mondial où la transition énergétique s’impose comme une urgence, la République démocratique du Congo (RDC) affirme sa volonté de redéfinir les règles du jeu dans son secteur minier. Lors de la 18ᵉ édition du Forum de coopération et de développement économique à Paris, le vice-ministre des Mines, Godard Motemona, a dévoilé une feuille de route ambitieuse. Objectif : transformer le secteur en pilote d’une économie responsable, tout en positionnant le pays comme acteur clé de la transition énergétique mondiale.

« Je voudrais ici exprimer la détermination de la RDC à jouer son rôle en tant que pays solution », a déclaré Godard Motemona, martelant l’engagement congolais à combiner exploitation minière et durabilité. Un discours qui résonne alors que le pays détient près de 70 % des réserves mondiales de cobalt, métal stratégique pour les batteries électriques. Mais derrière cette promesse se cachent des défis de taille : corruption, insécurité dans l’Est du pays, et pratiques illégales qui grèvent encore le potentiel du secteur.

Une gouvernance minière sous tension

Le vice-ministre n’a pas éludé les obstacles. « Certaines entreprises pratiquent une exploitation non conventionnelle de nos ressources », a-t-il dénoncé, appelant à une « condamnation unanime » de ces agissements. Un avertissement qui intervient alors que la Banque mondiale estime à 2 milliards de dollars annuels les pertes liées à la fraude minière en RDC. Comment concilier attractivité des investisseurs et contrôle renforcé ? La réponse de Kinshasa passe par des « partenariats stratégiques gagnant-gagnant », selon Motemona, incluant une transformation locale accrue des minerais.

Certification et régionalisation : les nouveaux leviers

L’adhésion à des initiatives comme la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ou le Processus de Kimberley pour les minerais de conflit illustre cette stratégie. Des mécanismes qui peinent pourtant à endiguer totalement le trafic, comme en témoignent les récents rapports de l’ONU sur l’or artisanal. « Opérationnaliser les normes de certification reste prioritaire », a insisté le vice-ministre, évoquant aussi le rôle crucial des ONG dans le suivi des chaînes d’approvisionnement.

Transition énergétique : la RDC, future puissance verte ?

Avec son cobalt et son cuivre, la RDC pourrait capter 15 % du marché mondial des batteries lithium-ion d’ici 2030 selon BloombergNEF. Mais ce statut de « pays solution » repose sur un équilibre fragile. D’un côté, une demande mondiale en minerais stratégiques qui devrait tripler d’ici 2050. De l’autre, une pression croissante pour décarboner l’extraction minière elle-même, responsable de 4 à 7 % des émissions globales de CO₂.

« La balle est dans le camp des partenaires internationaux », analyse un expert du secteur sous couvert d’anonymat. « La RDC a besoin de technologies propres et de financements innovants pour sauter les étapes polluantes. » Un défi que Kinshasa compte relever en multipliant les joint-ventures, à l’image du récent accord avec la Zambie pour une usine de batteries électriques.

L’artisanat minier, angle mort de la réforme ?

Si les grands projets structurent le discours officiel, la question des 2 millions de creuseurs artisanaux congolais reste épineuse. Leur formalisation progressive, via des coopératives soutenues par la Banque centrale, pourrait libérer un potentiel de 500 millions de dollars annuels selon la Chambre des mines. Mais les défis sécuritaires et logistiques dans des provinces comme le Tanganyika ou le Haut-Katanga compliquent cette transition.

À l’heure où l’Europe vote son règlement sur les minerais de conflit et où les États-Unis relancent leur stratégie africaine, la RDC semble vouloir jouer la carte de la responsabilité multilatérale. Reste à savoir si cette posture se traduira par des contrats plus équitables et une véritable montée en gamme industrielle. La prochaine révision du code minier, prévue en 2025, pourrait être le premier test concret de cette nouvelle ambition.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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