La question du paiement des fonctionnaires de l’État refait surface en République démocratique du Congo. Lundi 3 mars, lors de la session parlementaire, le député national Nyenemo Sanguma, élu de Gemena dans la province du Sud-Ubangi, a saisi l’Assemblée nationale avec une question orale adressée au vice-Premier ministre et ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau. Le député demande des explications claires sur la situation de plus de 400 000 fonctionnaires mécanisés qui, bien que présents sur les fiches de paie depuis des années, demeurent toujours sans rémunération. Cette interpellation, largement suivie par les observateurs, a jeté une lumière crue sur un problème persistant au sein de la Fonction publique congolaise.
La controverse éclate en pleine effervescence après une annonce faite par le gouvernement, indiquant que 170 000 agents et fonctionnaires mécanisés au cours des trois dernières années commenceront à percevoir leurs salaires dès la fin du premier trimestre à venir. Si le ministre Jean-Pierre Lihau s’est félicité de cette avancée, qu’il qualifie de « progrès tangible dans la revalorisation des agents publics », des voix s’élèvent pour dénoncer ce qui est perçu comme une gestion inéquitable. Parmi elles, celle de Nyenemo Sanguma, qui parle d’injustice flagrante envers des fonctionnaires qui auraient travaillé jusqu’à 35 ans sans percevoir le moindre salaire.
« Comment justifier que ces 400 000 fonctionnaires, qui servent activement l’État depuis des décennies, soient laissés pour compte ? » s’est indigné Nyenemo Sanguma devant la presse. Il appelle donc le ministre de la Fonction publique à venir s’expliquer devant l’Assemblée nationale lors de la prochaine session parlementaire. Une attente forte se dessine du côté de la population, particulièrement dans les provinces fortement impactées comme le Sud-Ubangi. La pression monte pour que des mesures concrètes soient non seulement promises, mais exécutées.
Cette affaire met en évidence les défis systémiques dans la gestion des finances publiques en RDC, où le paiement des fonctionnaires demeure chaotique, avec des écarts significatifs entre les engagements pris par les pouvoirs publics et la réalité sur le terrain. Alors que le discours officiel promet des progrès, les témoignages comme ceux rapportés par Nyenemo Sanguma révèlent une réalité bien plus complexe, à la fois humaine et structurelle. Combien de temps faudra-t-il pour que ces centaines de milliers d’agents recouvrent leurs droits, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour leur contribution au développement du pays ?
L’opinion publique, à la fois attentive et critique, attend des réponses concrètes de la part du gouvernement de Sama Lukonde. Ce dossier sensible met à l’épreuve la capacité des dirigeants à instaurer une gouvernance transparente et équitable. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour savoir si cette interpellation mènera à de réels changements, ou s’il ne s’agit que d’un énième débat parlementaire sans suite tangible. Suivez les dernières nouvelles sur cette affaire sur Congo Quotidien.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net