Kinshasa vit une nouvelle étape dans sa lutte acharnée contre la criminalité urbaine. Ce mardi 10 décembre, le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe a entamé l’instruction de dossiers impliquant non seulement des gangs de délinquants surnommés ‘Kuluna’, mais également des militaires et policiers accusés de semer la terreur dans certains quartiers. Cette initiative illustre la volonté des autorités de renforcer la sécurité et la justice dans la capitale congolaise.

Lors de l’audience foraine tenue mardi, le tribunal a consacré une première phase à l’identification exhaustive de tous les prévenus. Ces procès s’inscrivent dans le sillage des actions des tribunaux de Kinshasa-Ngaliema et de N’djili, où des audiences similaires ont déjà eu lieu ces derniers jours. Ces démarches, motivées par la nécessité de restaurer l’ordre, soulignent également l’importance de maintenir une justice visible et équitable dans la gestion de l’insécurité.

Les opérations « Zéro Kuluna » et « Ndobo » orchestrées par les ministères de la Justice et de l’Intérieur témoignent de l’engagement des autorités dans la lutte contre la criminalité urbaine, un fléau prégnant dans plusieurs quartiers de Kinshasa. Ces opérations ont déjà conduit à des condamnations sévères, notamment des peines capitales pour certains délinquants pris en flagrant délit ou reconnus coupables d’actes graves. À l’issue de ces jugements, plusieurs condamnés ont été transférés vers différentes prisons pour purger leurs peines.

La priorité affichée par les autorités est claire : assurer la sécurité des citoyens en mettant fin au règne des ‘Kuluna’, tout en traitant les cas de complicité présumée au sein des forces de l’ordre. La question demeure néanmoins : cette approche rigoureuse sera-t-elle suffisante pour contenir des décennies de criminalité urbaine enracinée ? Seule une volonté politique soutenue et un système judiciaire cohérent offriront des résultats durables.

Sur un plan plus large, ces efforts s’inscrivent dans un contexte national où la sécurité reste une priorité dans le discours politique et médiatique. Alors que Kinshasa concentre l’attention, d’autres provinces congolaises continuent de faire face à des formes tout aussi préoccupantes d’insécurité. Le pays réussira-t-il à coordonner une réponse uniforme face à ces défis ? Une chose est certaine, les récentes opérations démontrent qu’un cap a été fixé.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net