La rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les droits humains, Paula Gaviria, a livré un message poignant ce vendredi 29 novembre lors de sa visite au site des déplacés de Luvangira, situé dans la commune rurale d’Oicha, à 30 kilomètres de Beni, au Nord-Kivu. Constatant les souffrances persistantes des populations civiles déplacées, elle a lancé un appel urgent à une pression militaire accrue sur les groupes armés pour rétablir la sécurité dans la région et favoriser le retour des citoyens déplacés dans leurs villages d’origine.
Lors de sa rencontre avec les déplacés, Paula Gaviria a exprimé son soutien et a noté les témoignages bouleversants autour des conditions de vie précaires dans les camps. « Il est impératif de garantir la sécurité par une pression militaire soutenue pour permettre une vie normale aux déplacés », a-t-elle affirmé. Ce plaidoyer s’accompagne d’un rappel sur la collaboration nécessaire entre les forces armées congolaises, la MONUSCO et la police pour parvenir à une stabilité durable dans cette zone minée par les conflits.
Les femmes déplacées, avec lesquelles Mme Gaviria s’est entretenue, ont unanimement exprimé leur souhait de retourner dans leurs villages d’origine. « Nous voulons retrouver la paix dans nos milieux de vie, car c’est là que nous pourrions réellement avoir des meilleures conditions de vie », ont-elles déclaré. Cependant, ces femmes s’inquiètent de l’absence de conditions sécuritaires requises pour envisager un tel retour. Paula Gaviria a réitéré que les déplacés, tout comme n’importe quel autre être humain, ont « le droit de vivre en toute dignité ».
Au-delà des problèmes de sécurité, des préoccupations sur des questions humanitaires urgentes telles que l’accès à l’alimentation, les soins médicaux, et la protection générale ont été évoquées. Des organisations partenaires des agences des Nations Unies travaillent sur le terrain pour répondre à ces défis, mais une coordination et un soutien renforcés sont nécessaires pour rendre ces efforts durables.
La situation au Nord-Kivu reflète une tragédie humanitaire que la communauté internationale ne peut ignorer. Comment rester indifférent face aux appels de ces femmes, aux souffrances des familles, et à la fragilité de milliers de vies déplacées ? L’engagement soutenu des institutions nationales et internationales est indispensable pour prévenir une aggravation de cette crise humanitaire en République Démocratique du Congo.
Cette visite ouvre la voie à de nouvelles discussions sur les besoins primordiaux des populations affectées et sur les solutions viables pour instaurer une paix durable. Avec des millions de Congolais pris dans l’étau des violences, la sécurité et les libertés fondamentales ne devraient pas être des privilèges mais des droits fondamentaux.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net