Dans un nouvel épisode de l’opération Sokola 2 Sud, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont consolidé leurs positions dans la province du Sud-Kivu. Le contrôle des localités de Lwanga et Kigongo, dans le territoire d’Uvira, a été officiellement repris ce mardi. Cette avancée militaire marque une étape supplémentaire dans la sécurisation d’une région longtemps éprouvée par l’instabilité.
Selon les déclarations du sous-lieutenant Reagan Kalonji, porte-parole de l’opération Sokola 2 Sud au Sud-Kivu, cette réussite opérationnelle fait suite à la récente reconquête des villages de Makobola 1 et Makobola 2. L’armée régulière poursuit ainsi son effort pour rétablir l’autorité de l’État dans des zones tombées sous l’influence de groupes armés. Les combats, qui avaient persisté à proximité immédiate d’Uvira, semblent avoir connu un tournant décisif.
Le conflit Sud-Kivu, avec ses répercussions humanitaires dramatiques, connaît-il enfin un début de résolution ? La réponse des faits sur le terrain apporte un éclairage contrasté. En effet, un élément notable accompagne cette reprise territoriale : la reddition d’au moins cinq combattants du Mouvement du 23 mars (M23). Ces éléments, armes à la main, ont choisi de se constituer prisonniers auprès des unités des FARDC déployées dans le secteur. Cette reddition, si elle reste limitée en nombre, pourrait-elle signaler un début de déliquescence au sein des rangs adverses ?
Pourtant, la prudence reste de mise. Des sources locales concordantes, basées à Uvira, rapportent des mouvements de renforcement des troupes du M23 observés depuis la veille, mardi 29 décembre. Cette activité suggère que le groupe armé ne reste pas inactif et pourrait préparer une contre-offensive ou chercher à consolider ses positions ailleurs. La dynamique du conflit Sud-Kivu reste donc imprévisible, entre avancées militaires et résilience des factions.
Il y a seulement quelques jours, le porte-parole militaire général, le major-général Sylvain Ekenge, confirmait déjà la reprise des agglomérations de Makobola. Il alertait également sur la persistance d’affrontements à environ sept kilomètres de la ville d’Uvira, montrant la proximité permanente de la menace. La récente reprise de Lwanga et Kigongo semble ainsi s’inscrire dans un enchaînement d’opérations visant à repousser cette pression et à sécuriser les approches de la ville.
L’opération Sokola 2 Sud, dont l’objectif est le démantèlement des groupes armés actifs dans l’est de la RDC, rencontre-t-elle un succès stratégique ? Les gains territoriaux sont tangibles, mais la situation sécuritaire globale demeure fragile. La population civile, prise en étau entre les forces en présence, aspire à une stabilité durable. Les avancées des FARDC à Uvira doivent désormais être consolidées par une présence étatique permanente pour empêcher tout retour en force des éléments négatifs.
La reddition de combattants du M23, bien que mineure en termes d’effectifs, constitue un signal psychologique potentiellement important. Elle peut refléter un moral en baisse ou des divisions internes au sein du mouvement. Les services de renseignement militaires analysent actuellement les motivations de ces redditions et les informations fournies par les prisonniers. Ces éléments pourraient s’avérer cruciaux pour comprendre la nouvelle configuration des forces adverses dans la région.
Alors que le calme semble revenir sur Lwanga et Kigongo, les autorités militaires exhortent la population à la vigilance et à la collaboration. La traque des éléments armés en fuite se poursuit dans les collines environnantes. Le bilan complet de cette opération, en termes de pertes humaines et de matériel récupéré, n’a pas encore été communiqué de manière détaillée. Une enquête est en cours pour évaluer l’impact réel de cette action sur l’écosystème des groupes armés dans le territoire d’Uvira.
La reprise de ces localités par les FARDC représente-t-elle un tournant dans le long conflit qui mine le Sud-Kivu ? Il est encore trop tôt pour l’affirmer. L’histoire récente de la région est émaillée de reconquêtes éphémères. La véritable victoire se mesurera à la capacité à empêcher le retour de l’insécurité et à rétablir des services de base pour les communautés affectées. Pour l’instant, l’armée congolaise maintient son dispositif, consciente que les prochaines heures seront déterminantes pour ancrer ce succès opérationnel dans la durée.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
