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RDC : l’armée accuse des proches du pouvoir de soutenir la rébellion Mobondo

L’insécurité dans l’Ouest de la République Démocratique du Congo connaît une escalade alarmante. Le phénomène Mobondo, initialement perçu comme une milice localisée, transforme désormais profondément le paysage sécuritaire des provinces du Kwilu, Kwango, Maï-Ndombe et Kongo-Central. Une dynamique de violence qui étend désormais son ombre jusqu’aux abords de Kinshasa, la capitale.

Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) viennent de lancer un avertissement sans précédent. Par la voix du porte-parole des opérations « Ngama », le capitaine Anthony Mwalushayi, l’institution militaire a adopté un ton d’une fermeté inhabituelle. Devant la presse à Kikwit, l’officier a déclaré que l’armée traquerait « jusqu’au dernier Mobondo », un message perçu comme une ligne rouge face à l’expansion du groupe.

La terminologie employée par les autorités a évolué, signe d’une prise de conscience accrue de la menace. La milice Mobondo RDC est désormais systématiquement qualifiée de rébellion. Ce changement sémantique reflète une réalité opérationnelle inquiétante : le groupe ne mène plus des attaques sporadiques, mais occupe durablement des territoires, chassant les populations, rebaptisant des villages et tentant d’imposer une nouvelle carte identitaire.

L’épicentre de cette crise se situe dans le territoire de Kwamuth, dans la province du Maï-Ndombe. L’insécurité à Kwamuth est devenue le symbole de l’emprise grandissante de la rébellion Mobondo. Les chefs coutumiers, contraints à l’exode, rapportent des méthodes d’installation forcée et de réécriture de l’histoire locale. Cette situation documentée par les opérations militaires révèle une stratégie d’enracinement à long terme.

La révélation la plus explosive concerne les soutiens présumés du mouvement. Le capitaine Mwalushayi a publiquement avancé que la rébellion Mobondo bénéficierait de complicités au sein de l’élite politique, y compris parmi des proches du pouvoir. Cette accusation grave, portée au plus haut niveau militaire, introduit une dimension politique et institutionnelle inédite dans la gestion de cette crise sécuritaire. Jusqu’où ces complicités s’étendent-elles ?

L’armée congolaise, face à Mobondo, semble ainsi pointer du doigt un danger double : une rébellion armée en expansion et des entraves internes à son action. La déclaration du porte-parole apparaît comme un appel à lever ces obstacles, affirmant que la sécurité nationale et l’intégrité du territoire ne sauraient être sacrifiées à des calculs politiques. La menace, en se rapprochant de Kinshasa, devient une question de survie pour l’autorité de l’État.

Les médias nationaux, à l’instar du Phare et de La Référence Plus, relaient ces alertes avec insistance. Ils soulignent le contraste entre l’attention portée aux conflits de l’Est, notamment face à la rébellion du M23, et la relative sous-considération dont a longtemps souffert la crise à l’Ouest. Pourtant, les indicateurs sont au rouge. La rébellion Mobondo représenterait-elle une menace aussi structurelle que celles de l’Est ?

Les interrogations sont nombreuses. Les revendications précises des Mobondo demeurent opaques, tout comme l’identité de leurs commanditaires. Cette opacité elle-même alimente les spéculations et l’inquiétude. L’armée congolaise affirme détenir des informations sur d’éventuels liens opérationnels avec d’autres groupes rebelles actifs dans le pays, potentialisant le risque d’une contagion et d’une coordination des violences.

La population des provinces concernées vit dans une peur constante, prise entre les exactions de la rébellion et les opérations militaires. Le déplacement des communautés autochtones crée une crise humanitaire silencieuse, tandis que la réécriture forcée des toponymies vise à effacer l’identité des territoires. Comment en est-on arrivé là ? La réponse à cette question semble cruciale pour inverser la tendance.

Face à cette progression, la réaction des FARDC est scrutée. Les opérations « Ngama » et « Ngemba » doivent désormais faire la preuve de leur efficacité sur le terrain, tout en naviguant dans un environnement politique délicat. La crédibilité de l’État est en jeu. La capacité à protéger les citoyens et à garantir l’intégrité du territoire constitue le test ultime de sa légitimité. La communauté internationale, souvent focalisée sur l’Est, est-elle prête à prendre la mesure de cette nouvelle crise ?

La situation exige une mobilisation totale et transparente. Les accusations de soutiens politiques internes, si elles sont étayées, doivent faire l’objet d’enquêtes judiciaires impartiales. Dans le même temps, la réponse sécuritaire doit être ferme, coordonnée et respectueuse des droits des populations. Le temps presse, car chaque jour perdu permet à la rébellion Mobondo de consolider son emprise. L’avenir de la cohésion nationale dans l’Ouest de la RDC se joue maintenant.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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