Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont annoncé avoir repris le contrôle de Katoyi, chef-lieu du secteur du même nom dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Cette reprise intervient après des combats violents qui ont opposé, dimanche, l’armée régulière aux rebelles de l’AFC/M23. Katoyi était sous le contrôle des insurgés depuis la mi-novembre 2025, une occupation qui leur permettait d’étendre leur influence sur les groupements voisins comme Ufamandu, Matanda et Nyamaboko.
Selon des sources sécuritaires locales, les FARDC, appuyées par des combattants Wazalendo du mouvement PARECO, se sont réinvesties dans le centre de Katoyi vers la mi-journée de dimanche. Les affrontements, initiés aux alentours de 4 heures du matin, se sont progressivement atténués en soirée. En plus du centre, au moins quatre positions stratégiques auraient été récupérées par les forces gouvernementales : Mitimingi, Kahundu, Kasheke et Kakoka. Ces avancées significatives marquent un revers pour l’AFC/M23 dans cette zone du Nord-Kivu.
Le bilan de ces combats, bien qu’encore provisoire, fait état de pertes des deux côtés. Du côté rebelle, les sources militaires évoquent la capture d’au moins 28 combattants de l’AFC/M23 et la récupération de 12 armes. Les pertes humaines au sein des FARDC et des alliés Wazalendo n’ont pas été précisées dans l’immédiat. Cependant, la violence des échanges de tirs a une fois de plus frappé la population civile.
En effet, ces nouveaux épisodes de violence ont provoqué des déplacements massifs. Plusieurs centaines d’habitants de Katoyi ont fui vers les villages voisins, tandis que d’autres se cachent encore en brousse, selon les témoignages recueillis par les acteurs de la société civile. La peur et l’insécurité continuent de régner, malgré la reprise du contrôle par les forces gouvernementales.
La société civile locale alerte sur la volatilité persistante de la situation à Katoyi et dans ses environs. “La situation demeure extrêmement tendue”, confie un membre d’une organisation locale sous couvert d’anonymat. Les récents combats n’ont fait qu’ajouter à l’instabilité chronique de cette région du Nord-Kivu, en proie à des conflits armés récurrents.
Cette opération des FARDC s’inscrit dans le cadre des efforts continus pour repousser l’avancée des groupes armés dans l’est de la RDC. La reprise de Katoyi est-elle le signe d’un changement de dynamique sur le terrain ? Les observateurs restent prudents, rappelant que l’AFC/M23 a montré par le passé une capacité de résilience et de reconquête. Néanmoins, la capture de combattants et la récupération d’armes constituent des succès tactiques non négligeables dans ce conflit armé.
Le conflit armé dans le Nord-Kivu, et particulièrement dans le territoire de Masisi, continue de générer une crise humanitaire aiguë. Les déplacements de population, la destruction des infrastructures et la perturbation des activités économiques plongent les communautés dans une précarité extrême. La reprise de Katoyi par les FARDC pourrait-elle permettre un retour des civils ? Tout dépendra de la capacité des forces gouvernementales à sécuriser durablement la zone et à empêcher de nouvelles incursions rebelles.
Pour l’heure, les FARDC maintiennent leurs positions à Katoyi et renforcent leur dispositif dans les localités reconquises. La collaboration avec les groupes d’autodéfense locaux, comme les Wazalendo du PARECO, semble être un élément clé de cette opération. Cependant, les défis restent immenses : consolider les gains, assurer la protection des civils et œuvrer à une paix durable dans cette région meurtrie par des années de violence.
En conclusion, la reprise de Katoyi par les FARDC après des combats sanglants contre l’AFC/M23 marque un épisode de plus dans le conflit armé qui déchire le Nord-Kivu. Si l’armée congolaise enregistre des succès sur le terrain, la situation humanitaire et sécuritaire demeure précaire. La vigilance reste de mise, car l’ombre de la rébellion plane toujours sur les hauteurs du Masisi, rappelant que la route vers la stabilité dans l’est de la RDC est encore longue et semée d’embûches.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
