25.2 C
Kinshasa
lundi, décembre 29, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéSecuritéIturi : Justice-Plus somme la CRP de déposer les armes et de...

Ituri : Justice-Plus somme la CRP de déposer les armes et de rejoindre la paix

Un appel pressant a été lancé depuis Bunia. L’organisation de défense des droits humains Justice-Plus a publié, ce vendredi 26 décembre, un communiqué cinglant adressé à la rébellion de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP). Le message est sans équivoque : les hostilités dans le territoire de Djugu, en Ituri, doivent cesser immédiatement. L’ONG exige que les miliciens rejoignent sans délai le processus de paix national, le Programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Réintégration Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS). Cet ultimatum intervient dans un contexte d’intensification du conflit armé en RDC, où la population civile paie le prix le plus lourd.

La situation sur le terrain, particulièrement dans la zone de Bule, est décrite comme catastrophique. Justice-Plus tire la sonnette d’alarme sur de graves violations du droit international humanitaire, directement imputées aux factions en présence. Les hostilités en Ituri, qui opposent depuis plusieurs semaines les Forces armées de la RDC (FARDC) aux combattants de la CRP, ont pris une tournure particulièrement odieuse. Le rapport détaille une pratique insoutenable : l’implication forcée de femmes et d’enfants dans les lignes de front. Ces civils seraient utilisés comme boucliers humains par les miliciens, les exposant délibérément aux tirs croisés entre belligérants. Comment une telle régression est-elle encore possible au 21ème siècle ?

Ces abus systématiques des droits humains à Djugu ne se limitent pas aux champs de bataille. Une autre stratégie mise en lumière est tout aussi alarmante. L’ONG dénonce l’utilisation cynique des sites hébergeant des personnes déplacées. Ces refuges, censés offrir un havre de paix à des milliers de civils fuyant la violence, sont transformés en positions de repli tactique par les combattants. Cette militarisation des espaces humanitaires expose des populations déjà extrêmement vulnérables à des risques décuplés. Ils sont pris en étau entre les offensives des FARDC et les ripostes des miliciens, sans aucune issue de secours.

Face à cette escalade, la condamnation de Justice-Plus est ferme et sans appel. L’organisation cite explicitement les meurtres de civils, le recrutement illégal d’enfants soldats et la violation flagrante des principes de la Convention de Genève. Un rappel nécessaire est adressé à toutes les parties : les opérations militaires doivent impérativement opérer une distinction claire entre les combattants actifs et les populations civiles. Ce principe fondamental du droit de la guerre semble avoir été totalement ignoré dans ce conflit armé en RDC, plongeant des communautés entières dans la terreur.

L’appel ne vise pas uniquement les groupes rebelles. Justice-Plus interpelle également les autorités politico-administratives et les commandements des FARDC. La demande est claire : mener les opérations avec un professionnalisme absolu et dans le strict respect du droit international humanitaire. La légitimité de l’action de l’État est en jeu. Une réponse sécuritaire qui ne protégerait pas les innocents aggraverait la crise et minerait la crédibilité du processus paix P-DDRCS. Ce programme, pourtant essentiel pour la stabilisation à long terme, ne peut réussir dans un bain de sang continu.

Les conséquences de la prolongation de ces combats sont palpables. Chaque jour d’hostilités supplémentaires se traduit par de nouvelles pertes en vies humaines, des déplacements de population massifs et la destruction des moyens de subsistance. Le territoire de Djugu, riche en potentialités, s’enfonce dans une crise humanitaire dont il sera difficile de se relever. La communauté internationale observe-t-elle, impuissante, cette tragédie annoncée ? L’urgence est désormais à l’action concrète et coordonnée.

L’insistance de Justice-Plus sur le P-DDRCS n’est pas anodine. Elle représente peut-être la dernière chance d’une sortie de crise par le dialogue et la réintégration. Le processus paix P-DDRCS offre un cadre structuré pour le dépôt des armes, la démobilisation et le retour à la vie civile. Refuser cette voie, c’est choisir la poursuite d’un cycle infernal de violence. La balle est désormais dans le camp de la CRP. Acceptera-t-elle de tourner la page de la confrontation armée pour écrire celle de la reconstruction ? La réponse à cette question déterminera l’avenir immédiat de l’Ituri.

En dernier ressort, le communiqué de Justice-Plus CRP sert de miroir brutal face à la réalité du conflit. Il met des mots sur des souffrances trop souvent tues et assigne des responsabilités. Au-delà des dénonciations, il trace une voie : la cessation des hostilités et l’engagement sans réserve dans les mécanismes de paix. L’alternative n’est que davantage de chaos et de mort. Le temps n’est plus aux avertissements, mais à l’action décisive pour sauver ce qui peut encore l’être.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

Commenter
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Résumé de l'actualité quotidienne

Le Brief du Jour du 28 Décembre 2025

Ce 28 décembre 2025 aura été marqué par une double crise sécuritaire majeure à Kolwezi et au Nord-Kivu, la distribution historique de moustiquaires à Lomami, un camouflet judiciaire à la Tshopo, et la mise à l’honneur internationale d’Héritier Nosso. Entre espoir, tensions et mobilisation citoyenne, la RDC vit une actualité dense que Le Brief du Jour décrypte pour vous en trois minutes.

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques