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L’ONU maintient la MONUSCO en RDC face à l’offensive M23

Dans un vote unanime tenu ce vendredi 19 décembre, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a décidé de maintenir son engagement en République démocratique du Congo (RDC). La résolution adoptée prolonge d’une année supplémentaire le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), l’autorisant ainsi à poursuivre ses opérations jusqu’au 20 décembre 2026. Cette décision cruciale intervient dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu dans l’est du pays, où la reprise des hostilités par la rébellion du M23 menace la stabilité régionale.

Le débat général qui a précédé le vote a été largement consacré à l’analyse de la détérioration de la situation sécuritaire dans les provinces orientales de la RDC. De nombreux membres du Conseil ont condamné avec fermeté l’offensive menée par les forces du Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion accusée de bénéficier d’un soutien militaire et logistique en provenance du Rwanda voisin. Ces accusations, récurrentes depuis des mois, placent la communauté internationale face à un dilemme complexe : comment assurer la protection des civils sans s’enliser dans un conflit aux ramifications transnationales ?

La résolution renouvelant le mandat de la MONUSCO s’inscrit dans une trajectoire de transition progressive. L’ONU, en concertation avec les autorités congolaises, poursuit une stratégie de retrait conditionnel et de transfert des responsabilités sécuritaires aux forces nationales. Cependant, l’escalade des violences remet en question ce calendrier. Le renforcement du mandat pour une année constitue un signal fort de la part du Conseil de sécurité : la présence internationale reste jugée indispensable pour contenir la propagation du conflit et créer les conditions minimales d’un dialogue. Mais cette présence suffira-t-elle à inverser la dynamique guerrière ?

Les réactions internationales, exprimées lors du débat, reflètent une inquiétude croissante. Les États-Unis, parrains de l’accord de paix RDC-Rwanda signé le 4 décembre dernier, ont adopté une position particulièrement ferme. Washington a exigé « le retrait immédiat » des troupes rebelles de la ville stratégique d’Uvira et leur recul au-delà d’une ligne située à 75 kilomètres, une demande directe adressée au M23 et, implicitement, à ses soutiens présumés. Cette exigence illustre la pression diplomatique qui s’accentue pour faire respecter les engagements de désescalade.

L’offensive du M23, qui a repris de l’ampleur ces derniers mois, constitue le principal défi sécuritaire pour la MONUSCO et les Forces armées de la RDC (FARDC). Les combats déplacent des centaines de milliers de civils, exacerbant une crise humanitaire déjà catastrophique dans la région du Kivu. La capacité de la mission onusienne à protéger les populations, l’un des piliers de son mandat, est sévèrement mise à l’épreuve. La prolongation du mandat offre une bouffée d’oxygène opérationnelle, mais elle ne règle pas la question fondamentale de l’impartialité et de l’efficacité des interventions face à un ennemi mobile et bien équipé.

Analysant les implications de ce vote, les observateurs soulignent que le renouvellement du mandat de la MONUSCO est autant un acte de maintien de la paix qu’un message politique. Il démontre la réticence de la communauté internationale à se désengager totalement d’une région où les conflits locaux menacent constamment de dégénérer en confrontation régionale. Cependant, il révèle aussi les limites de l’approche actuelle. Sans une pression concertée et crédible sur tous les acteurs qui alimentent le conflit, y compris les États voisins mis en cause, et sans une avancée significative dans le processus politique interne en RDC, la présence de la MONUSCO risque de se limiter à un rôle de témoin impuissant face à une tragédie qui se répète.

La balle est désormais dans le camp des parties prenantes. Le gouvernement congolais devra intensifier ses efforts pour réformer son armée et offrir des perspectives politiques inclusives. Les pays de la région, sous le regard vigilant du Conseil de sécurité de l’ONU, sont appelés à respecter leurs engagements de non-ingérence. Quant à la MONUSCO, son mandat prolongé lui donne une année de plus pour tenter de créer un environnement propice à une paix durable. L’enjeu dépasse la simple stabilisation de l’Est de la RDC ; il concerne la crédibilité même du système de sécurité collective des Nations unies en Afrique centrale. Le compte à rebours jusqu’en décembre 2026 a commencé.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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