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Nord-Kivu : Combats intenses entre FDLR et wazalendo, Walikale plonge dans la crise

Les violents affrontements entre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les groupes d’autodéfense communément appelés « wazalendo » continuent de secouer la région de Walikale, dans la province troublée du Nord-Kivu. Le territoire, en proie à des cycles de violence récurrents, est à nouveau le théâtre de combats qui menacent directement la sécurité des civils et aggravent une crise humanitaire déjà profonde. Après des accrochages initiaux dans la localité de Tuonane, zone de Busurungi, l’épicentre des tensions s’est déplacé vers Kamatembe, dans la localité de Biriko, depuis ce mardi 16 décembre. Les échanges de tirs nourris, entendus à plusieurs kilomètres à la ronde, plongent les communautés dans la terreur et l’exode.

Un bilan provisoire, encore fragile en raison de la difficulté d’accès pour les secours et les observateurs, fait état d’un mort et d’un blessé du côté des milices d’autodéfense locales. La victime blessée a pu être évacuée vers le centre hospitalier de Chambucha pour recevoir des soins d’urgence. Cependant, ce bilan pourrait s’alourdir dans les prochaines heures, alors que les combats semblent prendre de l’ampleur. Selon des sources sécuritaires et locales concordantes, les hostilités se sont en effet intensifiées autour de la colline stratégique de Nyarambwe. Cette position, actuellement occupée par les combattants des FDLR, est devenue un point de friction majeur, les wazalendo cherchant visiblement à les en déloger. Comment cette bataille pour le contrôle du terrain va-t-elle influencer la dynamique sécuritaire déjà volatile de toute la zone de Walikale ?

Pendant ce temps, un calme précaire, lourd de menaces et d’incertitudes, s’est installé à Tuonane. La trêve relative n’y ramène pourtant pas la vie. Le village, en grande partie réduit en cendres lors des précédents assauts, offre un spectacle de désolation. Les habitants qui ont fui les violences peinent, voire renoncent, à rentrer, faute de toit. Leurs habitations ont été incinérées, leurs biens détruits, les laissant sans abri et sans ressources. Cette réalité illustre le coût humain dévastateur de ces conflits armés récurrents qui frappent le Nord-Kivu. La situation sécuritaire à Walikale reste donc extrêmement tendue, avec des poches de combats actifs et des zones en apparence calmes mais où le traumatisme et la destruction interdisent tout retour à la normale.

Derrière la ligne de front, une autre crise, tout aussi aiguë, se déploie en silence. La situation humanitaire des milliers de déplacés qui ont fui les attaques à Tuonane et dans les villages environnants est décrite comme « préoccupante » par les acteurs sur le terrain. Ces familles, ayant tout abandonné dans la panique, se retrouvent entassées dans des zones de refuge comme Busurungi, Chambucha et Hombo. L’accès à la nourriture, à l’eau potable, aux soins de santé et à un abri minimal y est sévèrement limité. Les organisations humanitaires présentes dans la région tirent la sonnette d’alarme face à l’afflux de nouveaux déplacés et à la pression insoutenable sur les ressources disponibles. La conjugaison de l’insécurité permanente et de la détresse humanitaire crée un cercle vicieux infernal pour les populations civiles, premières victimes de ces affrontements entre FDLR et wazalendo.

Ces événements récents dans le groupement de Waloa Loanda posent de sérieuses questions sur l’efficacité des mécanismes de protection des civils dans cette partie du Nord-Kivu. Ils rappellent aussi la nature complexe et mobile des conflits dans l’Est de la République Démocratique du Congo, où des groupes armés ancestraux comme les FDLR s’opposent à des milices d’autodéfense émergentes. La territorialisation de cette violence, avec des combats pour le contrôle de collines spécifiques comme Nyarambwe, montre que les enjeux sont aussi locaux que géopolitiques. Les autorités provinciales et nationales sont-elles en mesure d’imposer une présence sécuritaire dissuasive et protectrice à Walikale pour briser ce cycle ? L’urgence est à la fois militaire, pour faire cesser les hostilités, et humanitaire, pour sauver des vies dans les sites de déplacés. La communauté internationale, souvent alertée, observe-t-elle cette nouvelle flambée de violence dans le Nord-Kivu avec la diligence qu’elle exige ?

La réponse à ces interrogations déterminera l’avenir immédiat de milliers de Congolais pris au piège. Pour l’heure, le territoire de Walikale retient son souffle, entre les crépitements d’armes à Kamatembe et le silence des cendres à Tuonane, tandis que la crise humanitaire pour les déplacés de la région s’aggrave de jour en jour dans des conditions extrêmement précaires. La surveillance de la situation par les autorités compétentes et les partenaires internationaux reste cruciale pour prévenir une escalade aux conséquences encore plus dramatiques.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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