La ville d’Uvira, chef-lieu provisoire du Sud-Kivu, reste fermement sous le contrôle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Cette affirmation a été martelée dans la soirée du mardi 9 décembre 2025 par le gouverneur de la province, Jean-Jacques Purusi, sur les ondes de Radio Okapi. Elle vient fermer une journée de confusion extrême et contredire une vague de rumeurs alarmistes ayant circulé sur les réseaux sociaux et certaines plateformes, prétendant que la cité était tombée aux mains des combattants de l’AFC-M23.
La journée de mardi a été marquée par une intense montée de tension dans cette agglomération stratégique. Dès les premières heures, des détonations d’armes lourdes ont retenti aux abords de la ville, plongeant la population dans un état de panique palpable. Face à cette recrudescence des hostilités dans le cadre du conflit armé qui ensanglante la région, les habitants se sont calfeutrés chez eux. Un silence de plomb, seulement troublé par le bruit des affrontements, est tombé sur les artères habituellement animées. Boutiques, magasins et tous les commerces ont baissé leurs rideaux de fer, traduisant la peur qui s’était emparée de la communauté.
Cette offensive des rebelles du M23, dont le soutien rwandais est régulièrement dénoncé par Kinshasa, a créé un terreau parfait pour la désinformation. En fin d’après-midi et en soirée, des affirmations provenant de sources affichant une proximité avec la rébellion ont commencé à circuler, annonçant l’entrée triomphale de leurs troupes dans Uvira. Ces allégations, reprises et amplifiées, ont contribué à entretenir un climat de psychose, sans qu’une source indépendante ne puisse, dans l’immédiat, les vérifier ou les infirmer.
C’est dans ce contexte d’incertitude que la voix officielle s’est fait entendre. Contacté par Radio Okapi, le gouverneur Jean-Jacques Purusi a réagi avec fermeté. « Ce sont des rumeurs totalement infondées », a-t-il déclaré, coupant court à toute spéculation. Son intervention visait clairement à rassurer la population et à réaffirmer l’autorité de l’État face à une manœuvre de communication souvent utilisée dans les conflits modernes : la guerre psychologique. La défense de la souveraineté nationale et la sécurité des citoyens du Sud-Kivu sont-elles en jeu dans cette bataille narrative ? La réponse des autorités provinciales est sans ambiguïté.
La situation à Uvira illustre la complexité et la volatilité du conflit armé dans l’Est de la RDC. Alors que les FARDC poursuivent leurs opérations pour contenir l’avancée du M23, la population civile paie un lourd tribut, pris en étau entre les lignes de front et les lignes de communication. Les événements du 9 décembre soulignent l’importance cruciale de s’en remettre à des sources d’information vérifiées et officielles en période de crise. La rapidité avec laquelle des rumeurs non vérifiées peuvent se propérer et semer la terreur appelle à une extrême vigilance de la part des médias et des consommateurs d’information.
Pour l’heure, l’ordre a été rétabli dans la ville, selon les déclarations des autorités. Les forces de sécurité restent en alerte maximale pour parer à toute éventualité et protéger les habitants d’Uvira. La priorité des autorités provinciales et nationales demeure le rétablissement d’une sécurité durable dans l’ensemble du Sud-Kivu, une province riche mais meurtrie par des décennies de violence. Le démenti cinglant du gouverneur Purusi constitue un message clair adressé tant à l’adversaire qu’à la population : Uvira tient bon. La suite des opérations militaires et la résilience des institutions détermineront si cette affirmation peut se transformer en une réalité stable et pacifique pour tous les Congolais de cette région en proie à l’instabilité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net
