Ce dimanche 7 décembre, une intense activité aérienne a marqué le territoire de Masisi, dans la province troublée du Nord-Kivu. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont mené une série de bombardements ciblés contre les positions tenues par les rebelles du mouvement M23. Cette escalade militaire intervient dans un contexte de tension persistante, ravivant les craintes d’une recrudescence des violences dans cette région de l’est de la RDC.
Les opérations se sont concentrées sur des sites stratégiques. La colline de Kahongole, qui surplombe de manière dominante le centre de Masisi, a été l’une des premières cibles. Cette position géographique offre un avantage tactique considérable, ce qui explique qu’elle ait été prioritairement visée par l’armée congolaise. Parallèlement, une autre frappe a touché une installation rebelle située à proximité immédiate du bureau administratif du territoire de Masisi, démontrant la proximité des combats avec les centres névralgiques du pouvoir local.
Mais l’offensive aérienne ne s’est pas arrêtée là. Les pilotes des FARDC ont également pris pour cible la garnison des forces du M23 établie à Bukombo, une localité stratégiquement située entre Masisi centre et Nyabiondo. Cette action vise manifestement à perturber les lignes de communication et de ravitaillement des insurgés, dans le cadre des récentes actualités sécurité RDC qui voient l’armée tenter de reprendre l’initiative.
Selon des sources sécuritaires concordantes sur le terrain, ces bombardements successifs ont plongé la population civile dans un état de panique grandissante. La peur, déjà latente, a gagné du terrain à mesure que le bruit des explosions retentissait. À Bukombo notamment, un mouvement de population a été signalé dans les heures suivant les frappes. Des familles, prises de terreur, ont cherché à se mettre à l’abri, ajoutant un nouveau chapitre aux déplacements forcés qui endeuillent régulièrement le conflit Nord-Kivu.
Le bilan précis de ces bombardements Masisi reste, à ce stade, impossible à établir. Les autorités militaires n’ont pas encore communiqué de chiffres concernant d’éventuelles pertes humaines ou des dégâts matériels chez les belligérants. La prudence est de mise, les zones touchées étant difficilement accessibles aux observateurs indépendants. Cette opération s’inscrit-elle dans une nouvelle stratégie plus offensive des FARDC face au M23 ? Les objectifs semblent clairs : déloger les rebelles de leurs positions de hauteur et réduire leur capacité de nuisance.
La situation sur le terrain est décrite comme extrêmement tendue en ce dimanche après-midi. Les habitants retiennent leur souffle, incertains de la suite des événements. Les bombardements pourraient-ils précéder une offensive terrestre de grande envergure ? La question est sur toutes les lèvres. Le conflit qui oppose depuis des années l’armée gouvernementale aux différents groupes armés, dont le M23 est l’un des plus structurés, continue de faire payer un lourd tribut aux civils, pris en étau entre les fronts.
Cette reprise des hostilités aériennes intervient alors que la région connaît une période de fragilité accrue. Les efforts diplomatiques et militaires peinent à apporter une paix durable. Chaque escalade, comme celle observée ce jour, risque de faire basculer des communautés entières dans une nouvelle spirale de violence et de déplacement. Les humanitaires sur place redoutent une aggravation rapide de la crise humanitaire si les combats venaient à s’intensifier et à se rapprocher des zones densément peuplées.
Pour l’instant, l’armée congolaise garde le silence sur ses intentions futures. Les observateurs suivent avec attention l’évolution de la situation, sachant que la dynamique du conflit Nord-Kivu peut changer radicalement en quelques heures. La journée de dimanche, traditionnellement plus calme, a été bouleversée par le rugissement des avions de combat, rappelant que la guerre est loin d’être terminée dans l’est de la République Démocratique du Congo. La population, elle, attend, espère et craint, dans l’attente du prochain développement de cette actualité brûlante.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
