Le président rwandais Paul Kagame a une nouvelle fois attisé les tensions RDC Rwanda lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi à Kigali, où il a vivement critiqué le gouvernement congolais pour son approche du conflit Est RDC. Dans des propos qui risquent d’alimenter davantage les frictions entre les deux pays, le chef de l’État rwandais a accusé Kinshasa de « refuser d’assumer ses responsabilités » dans la résolution de cette crise sécuritaire.
Le différend porte particulièrement sur la gestion du groupe rebelle M23 Rwanda, que les Nations unies accusent régulièrement de bénéficier du soutien de l’armée rwandaise. « Comment expliquer que Kigali continue de nier catégoriquement son implication présumée dans le conflit, alors que les preuves s’accumulent dans les rapports internationaux ? » s’interrogent les observateurs de la région.
La position de Paul Kagame Kinshasa sur la question des négociations apparaît particulièrement problématique pour les autorités congolaises. Le président rwandais a en effet estimé que toute discussion concernant la réouverture de l’aéroport de Goma devait se faire « directement avec les rebelles qui contrôlent la ville ». Cette déclaration intervient alors que Paris et Kinshasa militent justement pour la réouverture de cette infrastructure cruciale pour des raisons humanitaires.
La question de l’aéroport Goma réouverture symbolise les profondes divergences qui séparent les deux capitales. Alors que la communauté internationale considère le M23 comme un groupe armé illégal, Kigali semble lui accorder une légitimité politique en suggérant des néglections directes. Cette approche pourrait-elle compromettre les efforts de paix engagés sous l’égide de Washington et Doha ?
Le contexte géopolitique régional reste extrêmement volatile, avec des millions de civils pris au piège dans ce conflit Est RDC qui perdure depuis des décennies. Les déclarations de Kagame surviennent à un moment particulièrement sensible, alors que la diplomatie internationale tente précisément de créer les conditions d’un dialogue constructif entre toutes les parties.
Les spécialistes des relations internationales s’accordent à dire que cette nouvelle sortie verbale du président rwandais risque de compliquer davantage la recherche d’une solution durable. La communauté internationale se trouve une nouvelle fois confrontée à un dilemme : comment maintenir la pression sur toutes les parties tout en préservant les canaux de dialogue nécessaires à une résolution pacifique du conflit ?
La balle semble désormais dans le camp de Kinshasa, qui devra répondre à ces accusations tout en maintenant sa stratégie diplomatique. La position congolaise a toujours été claire : aucun dialogue direct avec le M23, considéré comme un mouvement terroriste soutenu par le Rwanda. Mais face à l’intransigeance affichée par Kigali, Kinshasa devra-t-elle revoir sa position pour sortir de l’impasse actuelle ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
