L’UNICEF annonce la fermeture imminente de son bureau à Beni, dans la province du Nord-Kivu, une décision qui intervient dans un contexte de crise financière affectant l’ensemble du système des Nations Unies. Cette restructuration organisationnelle, confirmée mardi par Foura Sassu Madi, chef de bureau de l’UNICEF pour le Nord-Kivu et le Maniema, soulève d’importantes questions sur la continuité des activités humanitaires dans cette région en proie à de multiples défis.
La crise des liquidités que traverse l’organisation a contraint l’UNICEF à prendre des mesures drastiques, incluant l’interruption des contrats d’environ 130 travailleurs au niveau national. Cette réduction significative du personnel humanitaire intervient à un moment où les besoins humanitaires dans l’est de la République Démocratique du Congo restent particulièrement élevés. Comment cette restructuration affectera-t-elle les populations vulnérables qui dépendent de l’assistance de l’UNICEF ?
Foura Sassu Madi tient cependant à rassurer : « Quand on parle de fermeture, ce n’est pas une fermeture totale, mais une restructuration interne de notre plan opérationnel. » Le bureau de Goma continuera à coordonner les activités humanitaires sur l’ensemble du territoire provincial, préservant ainsi une présence minimale de l’organisation dans la région. Cette approche vise à maintenir les interventions essentielles tout en optimisant les ressources disponibles.
La situation financière difficile des Nations Unies n’est pas sans conséquences pour la RDC, où plusieurs agences humanitaires font face à des contraintes budgétaires similaires. Cette crise de financement intervient alors que le Nord-Kivu continue de connaître une instabilité sécuritaire persistante, avec des déplacements de population récurrents et des besoins humanitaires croissants. Les observateurs s’interrogent sur la capacité des organisations internationales à maintenir leurs opérations dans un contexte de ressources diminuées.
Malgré ces défis, l’UNICEF affirme conserver « une capacité opérationnelle et logistique suffisante pour atteindre toutes les zones du Nord-Kivu et poursuivre ses actions. » Cette déclaration vise à apaiser les craintes concernant l’impact de la fermeture du bureau de Beni sur les programmes en cours, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection de l’enfance.
La communication officielle de cette décision au vice-gouverneur du Nord-Kivu souligne l’importance du dialogue entre les autorités provinciales et les partenaires humanitaires. Cette coordination est essentielle pour assurer une transition harmonieuse et minimiser les disruptions dans la prestation des services aux populations affectées par les conflits et les crises humanitaires.
La restructuration des activités de l’UNICEF au Nord-Kivu reflète des tendances plus larges dans le secteur humanitaire international, où les organisations doivent constamment s’adapter à des environnements financiers incertains. Cette situation pose des questions fondamentales sur la durabilité des modèles de financement humanitaire et leur capacité à répondre aux besoins croissants dans des contextes complexes comme celui de l’est de la RDC.
Alors que l’UNICEF procède à cette réorganisation interne, la communauté humanitaire surveille attentivement l’impact de ces changements sur la coordination des interventions et l’accès aux populations les plus vulnérables. La capacité de l’organisation à maintenir ses engagements dans le Nord-Kivu malgré ces contraintes financières constituera un test important pour l’efficacité des nouvelles modalités opérationnelles.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
