La région du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo fait face à un nouveau défi humanitaire avec l’annonce de la fermeture prochaine du bureau de l’UNICEF à Beni. Cette décision, révélée mardi 25 septembre par Foura Sassu Madi, chef de bureau de l’UNICEF pour les provinces du Nord-Kivu et du Maniema, intervient dans un contexte de crise financière affectant l’organisation onusienne au niveau mondial.
Comment cette restructuration affectera-t-elle les populations vulnérables de la région ? La question se pose avec acuité alors que le Nord-Kivu continue de faire face à des défis humanitaires complexes. La rencontre entre le représentant de l’UNICEF et le vice-gouverneur du Nord-Kivu a permis de clarifier les raisons de ce désengagement partiel, directement lié à des problèmes de financement qui contraignent l’organisation à réduire ses effectifs.
« Nous fermons l’antenne parce que, ces derniers temps, il y a eu des problèmes de financement qui nous ont contraints à réduire même le personnel », a expliqué Foura Sassu Madi. La situation est préoccupante : environ 130 travailleurs de l’UNICEF ont vu leurs contrats interrompus en raison du manque de financement pour le pays. Cette réduction drastique des ressources humaines soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’organisation à maintenir la qualité de ses interventions humanitaires dans cette région instable.
Néanmoins, l’UNICEF tente de rassurer les autorités et les partenaires locaux. La fermeture du bureau de Beni ne signifie pas un abandon total des activités dans le Nord-Kivu. Il s’agit plutôt d’une « restructuration interne de notre plan opérationnel », précise le chef de bureau. Le bureau de Goma continuera à gérer les activités et couvrira toute la province, assurant une présence minimale de l’organisation dans la région.
Cette décision de fermeture UNICEF Beni intervient à un moment critique où les besoins humanitaires dans le Nord-Kivu restent élevés. La province fait face à de multiples crises : déplacements de populations, insécurité persistante, et besoins accrus en services sociaux de base. La restructuration UNICEF Nord-Kivu pourrait-elle compromettre les gains réalisés dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection de l’enfance ?
Malgré ces défis, l’UNICEF affirme conserver « une capacité opérationnelle et logistique suffisante pour atteindre toutes les zones du Nord-Kivu et poursuivre ses actions ». Cette affirmation devra être vérifiée sur le terrain, particulièrement dans les zones reculées où l’accès humanitaire reste difficile. La crise financière UNICEF RDC reflète des tendances plus larges affectant le système des Nations Unies, confronté à des réductions budgétaires dans plusieurs régions du monde.
Les activités humanitaires Nord-Kivu dépendent en grande partie de l’appui d’organisations comme l’UNICEF. Le bureau Goma UNICEF devra donc redoubler d’efforts pour maintenir les programmes essentiels malgré des ressources réduites. Cette situation pose la question de la soutenabilité du modèle de financement humanitaire dans un contexte de crises prolongées comme celle que connaît l’est de la RDC.
À plus long terme, cette restructuration pourrait amener à repenser les modalités d’intervention humanitaire dans la région. Faut-il privilégier des approches plus durables et moins dépendantes des financements internationaux volatils ? La question mérite d’être posée alors que la RDC continue de faire face à des défis structurels nécessitant des solutions stables et prévisibles.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
