Dans un contexte où les projets d’infrastructures peinent souvent à concrétiser leurs promesses sociales, la Commission interministérielle chargée des expropriations du projet des Rocades de Kinshasa a opéré une avancée significative ce mardi 26 novembre. Le paiement des indemnités de 105 personnes marque une étape cruciale dans le déblocage de ce chantier structurant pour la capitale congolaise.
Cette opération financière, orchestrée dans la salle des réunions du Secrétariat général aux Infrastructures et Travaux publics de Lingwala, représente-t-elle le début d’une nouvelle dynamique dans la gestion des grands travaux en RDC ? Le mécanisme d’indemnisation, souvent pointé du doigt pour ses lenteurs, démontre ici sa capacité à produire des résultats tangibles.
Sur les 417 paiements initialement programmés pour ce deuxième lot, 105 bénéficiaires ont effectivement reçu leurs chèques, portant à 200 le nombre total de dossiers clôturés. Bien que ce chiffre puisse paraître modeste au regard des 3442 expropriés recensés, il symbolise une accélération notable dans le traitement des dossiers. Le coordonnateur de la commission se félicite d’ailleurs de cette progression qui « va faciliter l’avancement des travaux des rocades après la libération complète des emprises ».
L’impact psychologique de ces paiements dépasse largement leur portée financière. Un bénéficiaire, initialement sceptique, a témoigné avoir radicalement changé d’opinion après réception de son indemnité. Son revirement illustre comment la concrétisation des engagements peut restaurer la confiance des populations dans les programmes d’infrastructures publiques. Ne s’agit-il pas là d’un enseignement précieux pour l’ensemble des projets de développement en République Démocratique du Congo ?
Le programme sino-congolais, cadre financier de cette initiative, montre ainsi sa capacité à générer des retombées directes pour les citoyens affectés par les grands travaux. L’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT), coordinatrice du projet, et les entreprises chinoises CREC 4 et CREC 8, chargées de l’exécution, intègrent progressivement la dimension sociale dans leur approche.
La construction des rocades, qui s’étendra sur 72 kilomètres, représente un investissement stratégique pour désengorger Kinshasa, dont la circulation constitue un frein majeur au développement économique. Les indemnités rocades Kinshasa versées s’inscrivent dans une logique plus large de compensation équitable, essentielle pour maintenir l’acceptabilité sociale du projet.
La Commission interministérielle expropriation poursuit méthodiquement son travail, invitant les bénéficiaires restants à faire preuve de patience tout en garantissant un traitement rigoureux et transparent de chaque dossier. Cette approche systématique pourrait servir de modèle pour les futurs projets infrastructures RDC, souvent confrontés à des défis similaires.
À l’heure où la RDC intensifie ses investissements dans les infrastructures, la réussite du processus d’indemnisation des rocades démontre l’importance cruciale d’une gestion sociale efficiente des grands chantiers. Le programme sino-congolais, à travers cette réalisation, confirme sa vocation à concilier développement infrastructurel et justice sociale, créant ainsi les conditions d’un développement durable et inclusif.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
