La ville de Kisangani est secouée par une décision municipale qui fait couler beaucoup d’encre. Le maire Delly Likunde vient d’ordonner l’arrêt immédiat des travaux entrepris au Stadium Hellénistique par la communauté hellénistique sous l’impulsion d’un ressortissant grec. Une mesure radicale qui soulève de nombreuses questions sur l’avenir des infrastructures sportives dans la province de la Tshopo.
Dès qu’il a été informé de la situation, le maire de Kisangani n’a pas tardé à réagir. Delly Likunde a convoqué d’urgence le représentant de la communauté hellénistique dans son bureau. Les échanges, bien que tendus, ont abouti à une conclusion sans appel : la suspension immédiate de tous les travaux en cours. Mais quelle est la véritable raison derrière cette décision brutale ? Selon le chef de bureau urbain de Sports et Loisirs, Camille Mangala, il s’agit avant tout de « ne pas sacrifier la jeunesse ».
Le stade hellénistique Kisangani, lieu emblématique du basketball tshopo, se trouve ainsi au cœur d’une polémique qui dépasse le simple cadre des travaux d’aménagement. Cette arène sportive, habituellement vibrante des exploits des basketteurs locaux, devient le théâtre d’un conflit aux multiples facettes. La communauté hellénistique, présente depuis des décennies dans la région, se voit contrainte de mettre un terme à ses projets de réhabilitation.
Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là. Fabrice Kazadi, président de l’Entente urbaine de basketball de Kisangani, tire la sonnette d’alarme sur une situation bien plus grave. « Nous assistons impuissants à la transformation illégale des vestiaires du Stadium Hellénistique en habitations par des personnes non identifiées », dénonce-t-il avec véhémence. Cette appropriation sauvage des lieux prive désormais les athlètes des commodités essentielles lors des compétitions.
Imaginez-vous, chers lecteurs, des basketteurs professionnels contraints de jouer sans toilettes ni espaces de repos ? C’est pourtant la réalité amère que vivent aujourd’hui les sportifs de Kisangani. Les travaux stade kisangani, initialement perçus comme une opportunité de modernisation, se transforment en cauchemar pour la communauté basketballistique locale.
Le président Kazadi ne cache pas ses craintes les plus profondes : « Si rien n’est fait rapidement, c’est l’ensemble du stadium qui risque d’être touché par ces appropriations illégales. » Une perspective apocalyptique qui pourrait sonner le glas du basketball organisé dans la ville. La disparition pure et simple d’une discipline sportive qui fait la fierté de toute une région n’est plus une hypothèse lointaine, mais une menace bien réelle.
L’infrastructure sportive RDC, déjà fragile dans de nombreuses régions du pays, montre ici toutes ses limites. Le Delly Likunde stadium, comme certains l’appellent déjà, symbolise les défis auxquels fait face le sport congolais. Entre volonté de développement et nécessité de préservation, les autorités locales naviguent en eaux troubles.
La jeunesse sportive de Kisangani se retrouve prise en étau entre différentes parties prenantes. D’un côté, une communauté étrangère souhaitant apporter sa pierre à l’édifice, de l’autre, des autorités municipales soucieuses de préserver l’intégrité des installations existantes. Et au milieu, des athlètes qui ne demandent qu’à pratiquer leur passion dans des conditions dignes.
Qu’adviendra-t-il du basketball tshopo si ces problèmes ne trouvent pas rapidement une solution équitable ? La balle est désormais dans le camp des autorités compétentes. Il leur revient de trouver un terrain d’entente entre toutes les parties impliquées, sans compromettre l’avenir du sport dans la région.
Cette affaire dépasse le simple cadre d’un différend administratif. Elle pose des questions fondamentales sur la gestion du patrimoine sportif national et la protection des espaces dédiés à la jeunesse. Le stade hellénistique kisangani devient ainsi le symbole des défis que doit relever la RDC dans sa politique de développement des infrastructures sportives.
La situation actuelle appelle à une réflexion profonde sur l’avenir du sport dans la province. Les travaux stade kisangani, bien que suspendus, ne doivent pas marquer l’arrêt définitif des efforts d’amélioration des conditions de pratique. Au contraire, ils devraient servir de catalyseur pour une approche plus structurée et concertée du développement sportif local.
L’infrastructure sportive RDC mérite mieux que ces querelles byzantines. Elle exige une vision claire et une gestion transparente, capable de concilier les intérêts de tous les acteurs tout en préservant l’accès des jeunes aux pratiques sportives. Le Delly Likunde stadium, comme toutes les autres installations du pays, doit redevenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : un lieu d’épanouissement et de rayonnement pour la jeunesse congolaise.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
