La ville de Kisangani vit actuellement au rythme d’une polémique sportive qui pourrait bien déterminer l’avenir du basketball dans la Tshopo. Le Stadium Hellénistique, lieu emblématique des rencontres sportives, se trouve au cœur d’une tempête administrative après la décision ferme du maire Delly Likunde d’arrêter tous les travaux entrepris par la communauté hellénistique.
Que se passe-t-il réellement dans ce stadium hellénistique Kisangani qui provoque une telle intervention des autorités urbaines ? La réponse nous vient du bureau du maire lui-même, où Delly Likunde a convoqué d’urgence le représentant de la communauté grecque suite à des travaux initiés sans autorisation. Le chef de bureau urbain de Sports et Loisirs, Camille Mangala, a confirmé cette mesure radicale prise pour « ne pas sacrifier la jeunesse » de Kisangani.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Alors que les travaux arrêtés stadium font déjà couler beaucoup d’encre, une autre révélation vient jeter de l’huile sur le feu. Fabrice Kazadi, président de l’Entente urbaine de basketball de Kisangani, tire la sonnette d’alarme sur une situation bien plus grave : la transformation illégale des vestiaires du complexe sportif en habitations par des personnes non identifiées.
Imaginez des athlètes devant se préparer pour des compétitions sans vestiaires dignes de ce nom, sans toilettes fonctionnelles, sans espace de repos après l’effort. C’est pourtant la réalité quotidienne que vivent les basketteurs de la ville. Cette transformation sauvage des infrastructures prive la jeunesse sportive de conditions élémentaires pour pratiquer leur passion.
Le basketball Kisangani, discipline reine dans la région, se retrouve ainsi menacé dans son existence même. Comment expliquer que des vestiaires transformés puissent mettre en péril tout un écosystème sportif ? La réponse est simple : sans installations adéquates, les compétitions deviennent impossibles à organiser, les équipes ne peuvent plus s’entraîner correctement, et la relève sportive se trouve compromise.
Les infrastructures sportives Tshopo, déjà limitées, subissent une pression supplémentaire avec cette situation au Stadium Hellénistique. Le président Kazadi ne cache pas ses craintes : si rien n’est fait rapidement, c’est l’ensemble du complexe qui pourrait être grignoté progressivement, entraînant à terme la disparition pure et simple du basketball organisé dans la ville.
La question qui brûle toutes les lèvres : comment en est-on arrivé là ? Comment un équipement public dédié au sport a-t-il pu être ainsi détourné de sa vocation initiale ? Les autorités locales semblent déterminées à reprendre le contrôle de la situation, mais le chemin s’annonce semé d’embûches.
Cette affaire dépasse largement le simple cadre sportif. Elle pose des questions fondamentales sur la gestion du patrimoine public, sur la place du sport dans le développement de la jeunesse congolaise, et sur la préservation des rares infrastructures existantes. La jeunesse de Kisangani mérite-t-elle de se voir privée de ses terrains de jeu ?
Alors que la polémique enfle, une seule certitude émerge : l’urgence d’une solution durable pour préserver ce sanctuaire du basketball local. Les regards sont désormais tournés vers les autorités provinciales et urbaines, qui devront trancher ce dossier épineux entre respect des procédures administratives et préservation du patrimoine sportif.
L’avenir du basketball dans la Tshopo se joue actuellement au Stadium Hellénistique. Entre travaux suspendus et vestiaires squattés, la balle est désormais dans le camp des décideurs. La jeunesse sportive de Kisangani, elle, attend avec impatience une issue favorable à ce qui pourrait bien être le match décisif pour la survie de sa discipline favorite.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
