Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, traverse une période d’extrême tension sécuritaire. Cinq personnes ont perdu la vie en seulement sept jours dans une série d’événements criminels qui secouent la région. La situation sécuritaire préoccupante révèle une montée inquiétante de la violence à Kalemie.
Le dernier drame en date s’est déroulé dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 novembre. Dans le quartier Solo, un présumé voleur a été brûlé vif par une foule en colère. Cet épisode tragique s’inscrit dans une vague de lynchage au Tanganyika qui interpelle les autorités et la société civile.
Les jeunes du secteur s’étaient organisés en patrouilles nocturnes pour faire face à l’insécurité grandissante. Leur vigilance a conduit à l’interpellation d’un individu suspecté de vol. Mais la colère populaire a rapidement dégénéré en scène de violence extrême.
Nathan Mugisho, coordonnateur provincial de l’association Umoja ni Nguvu, décrit avec précision la chronologie des événements. « Tôt le matin, vers 5 heures, un présumé voleur a été retrouvé dans les herbes en train de se cacher, alors qu’il était blessé. La colère de la population s’est directement manifestée : il a été lynché puis brûlé vif », rapporte l’activiste.
La violence ne s’est pas limitée à ce seul incident. « La nuit du 20 au 21, au niveau de la cité, sur l’avenue Tata na Bana dans la commune de Kalemie, un autre présumé voleur a été attrapé par la population, lynché, puis brûlé vif. Il est décédé », ajoute le militant des droits humains. Ces crimes à Kalemie soulèvent des questions fondamentales sur la justice populaire et l’état de droit.
Au-delà des lynchages, deux autres personnes ont été tuées par des bandits armés, selon les informations recueillies sur place. Un corps sans vie a également été découvert dans des circonstances non élucidées, portant à cinq le bilan macabre de cette semaine sanglante.
Comment expliquer cette escalade de la violence à Kalemie ? L’insécurité en RDC atteint-elle des niveaux critiques dans cette région du Tanganyika ? La réponse des autorités face à ces meurtres au Tanganyika sera-t-elle à la hauteur des enjeux ?
Les patrouilles citoyennes, initialement conçues comme une réponse à l’insécurité, semblent avoir dérivé vers une forme de justice expéditive. Ce phénomène inquiétant interroge sur l’efficacité des forces de l’ordre et sur la confiance de la population envers les institutions judiciaires.
La multiplication des crimes à Kalemie révèle une crise sécuritaire profonde qui nécessite une intervention urgente des autorités provinciales et nationales. La situation actuelle rappelle tristement d’autres épisodes de violence dans l’est de la RDC, où l’absence de l’État a souvent conduit à des règlements de compte par la population.
Les organisations de la société civile s’alarment de cette spirale infernale. Le lynchage au Tanganyika devient-il une méthode courante de « justice » ? Jusqu’où ira cette vague de violence si aucune mesure concrète n’est prise pour rétablir l’ordre et la confiance ?
Les habitants de Kalemie vivent dans la peur constante, coincés entre la menace des criminels et les excès de la vindicte populaire. Cette double violence crée un climat délétère qui affecte la cohésion sociale et le développement économique de la région.
La réponse des autorités locales et provinciales est attendue avec impatience par une population épuisée par l’insécurité chronique. Des solutions durables doivent être trouvées pour enrayer cette vague de crimes au Tanganyika et restaurer la paix civile dans cette province déjà éprouvée par des années de conflits.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
