« Cette rencontre m’a donné de l’espoir », confie Becky Mawasa, étudiante kinoise, les yeux brillants de conviction. Comme elle, plus d’une trentaine de jeunes Congolais ont participé mercredi 20 novembre à un dialogue historique sur la masculinité positive organisé par ONU Femmes RDC en partenariat avec le ministère du Genre, Famille et Enfant.
Dans l’enceinte d’Utex Africa à Kinshasa, l’atmosphère était électrique. Maxime Houinato, directeur régional d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a conduit des échanges francs avec cette jeunesse avide de changement. « Les femmes doivent être solidaires. Elles doivent être sensibles aux cris et aux souffrances des autres femmes, se soutenir mutuellement, s’écouter, se comprendre et agir ensemble pour défendre leurs droits et leur dignité », a-t-il déclaré, suscitant des applaudissements nourris.
Mais qu’est-ce que la masculinité positive peut vraiment apporter à une société congolaise encore marquée par les inégalités de genre ? Comment transformer des mentalités ancrées depuis des générations ? La réponse semble se trouver dans cette jeunesse déterminée à briser les chaînes des stéréotypes.
Les interventions ont mis l’accent sur l’importance cruciale de l’éducation, du respect mutuel et de la responsabilité des garçons dans la lutte contre les discriminations faites aux femmes et aux filles. Les participants ont partagé des expériences personnelles poignantes, posé des questions pertinentes et exprimé un intérêt croissant pour les transformations sociales liées aux rapports de genre.
« En tant que jeune fille, cette rencontre m’a encouragée à croire qu’on peut avoir des alliés parmi les garçons. Nous avons besoin que les hommes comprennent nos réalités et évoluent avec nous », témoigne Becky Mawasa, résumant l’espoir qui anime cette nouvelle génération.
Maxime Houinato a salué les avancées légales en RDC favorisant une plus grande participation des femmes aux postes décisionnels, ainsi que les efforts entrepris pour lutter contre les violences basées sur le genre. Il a particulièrement félicité l’engagement du président Félix Tshisekedi en faveur de la promotion du leadership féminin au sein des institutions publiques.
Les organisateurs ont été impressionnés par la qualité des propositions formulées par les jeunes, promettant de les intégrer dans la planification des activités de 2026. Cette reconnaissance démontre l’importance accordée à la voix de la jeunesse congolaise dans la construction d’une société plus équitable.
À travers cette initiative, ONU Femmes Kinshasa poursuit son combat pour sensibiliser les jeunes à l’importance du respect, de la paix et de l’égalité. L’objectif est clair : contribuer à bâtir une République Démocratique du Congo où femmes et hommes œuvrent main dans la main contre les injustices.
La route reste longue, mais ces trente jeunes représentent l’avant-garde d’un mouvement plus large. Leur engagement aujourd’hui dessine les contours d’une société congolaise plus inclusive demain. Une société où la masculinité positive ne serait plus un concept novateur, mais une réalité vivante et partagée.
Alors que le soleil se couchait sur Kinshasa, les participants se séparaient avec une détermination renouvelée. Leurs discussions, leurs questionnements et leurs aspirations portent en germe une révolution silencieuse mais profonde. Une révolution qui, espèrent-ils, transformera durablement les mentalités et les pratiques dans l’ensemble du pays.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
