Le couvent des Petites Sœurs de la Présentation à Biambwe a suspendu toutes ses activités depuis lundi dernier. Cette fermeture intervient dans un contexte sécuritaire dramatique marqué par de récentes attaques des islamistes ADF dans le territoire de Lubero. La décision des religieuse reflète l’extrême insécurité qui règne désormais dans cette partie du Nord-Kivu.
Selon des sources locales, les assaillants ont multiplié les incursions le week-end dernier dans le secteur des Bapere et la chefferie des Baswagha. Le bilan est lourd : 29 civils ont perdu la vie lors de ces attaques. Parmi les victimes, 17 patients ont été retrouvés sans vie dans un centre de santé de Biambwe. Comment expliquer une telle violence contre des civils désarmés ?
Les témoignages recueillis décrivent une situation sécuritaire devenue intenable. Les religieuses ont été contraintes de quitter les lieux face à une menace jugée imprévisible. Les assaillants se déplacent librement entre plusieurs villages, semant la panique au sein des populations locales. Cette fermeture du couvent symbolise l’effondrement de la sécurité dans la région.
L’exode massif des populations s’intensifie. Le chef de groupement de Manzia, Katembo Mutsindu Kanzoka, confirme que plus de 80% des habitants ont pris la direction de Butembo. Cet afflux de déplacés crée une pression humanitaire sans précédent sur la ville de Butembo. Les organisations humanitaires peinent à faire face à cette crise.
Les conséquences économiques sont immédiates. Le prix du transport sur l’axe Biambwe-Butembo a flambé. Une course à moto dépasse désormais les 100.000 francs congolais, contre 20.000 à 30.000 francs avant les récentes attaques. Comment les populations déjà vulnérables peuvent-elles supporter de tels coûts ?
La société civile a appelé à une journée de deuil ce mercredi 19 novembre. Les activités ont été paralysées sur l’ensemble du territoire de Lubero. Cette mobilisation vise à honorer la mémoire des victimes du massacre perpétré par les rebelles ADF à Biambwe.
Un rapport de la protection communautaire de la chefferie de Baswagha révèle l’ampleur du drame. Plus de 50 personnes ont été tuées en l’espace de quatre jours dans la chefferie de Baswagha et le secteur des Bapere. Le coordonnateur Vianney Kitswamba alerte sur la précarité de la situation sécuritaire dans plusieurs villages.
Les acteurs locaux pointent du doigt l’absence des éléments des FARDC dans certaines zones. Les assaillants profitent de ce vide sécuritaire pour attaquer les civils impunément. La population se sent abandonnée face à la menace des groupes armés.
La fermeture du couvent des Petites Sœurs de la Présentation à Biambwe représente un signal d’alarme. Elle témoigne de la détérioration continue de la sécurité dans le Nord-Kivu. Les attaques répétées des ADF à Lubero créent un climat de terreur permanent. Les déplacés affluent vers Butembo dans des conditions dramatiques.
La communauté internationale reste-t-elle indifférente face à cette tragédie humaine ? Les populations du Nord-Kivu méritent-elles de vivre dans une telle insécurité ? La réponse des autorités et de la communauté internationale se fait attendre, tandis que les civils continuent de payer le prix fort.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
