La route Makana-Mengwe, artère économique vitale reliant le Nord-Kivu au Maniema, traverse une crise infrastructurelle sans précédent. Cet axe stratégique de la RN3, qui devrait constituer un lien commercial dynamique entre les territoires de Walikale et Lubutu, s’est transformé en un véritable cauchemar logistique pour les transporteurs et les populations locales.
Comment une route nationale peut-elle en arriver à un tel état de délabrement ? Le tronçon Makana-Mengwe présente aujourd’hui des conditions de circulation catastrophiques, avec des bourbiers profonds qui se sont accentués durant cette saison pluvieuse. Cette situation critique paralyse complètement le flux des marchandises dans la région, créant une crise économique aux multiples ramifications.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 180 camions transportant des marchandises diverses sont immobilisés depuis près d’un mois sur cet axe défectueux. La répartition géographique de ce blocage routier est éloquente – 120 poids lourds sont coincés entre Makana et Makote dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu, tandis que 80 autres véhicules sont embourbés entre Losso et Mengwe dans le territoire de Lubutu au Maniema. Ces données alarmantes, fournies par l’Association des Chauffeurs du Congo (ACCO), illustrent l’ampleur de cette paralysie commerciale.
Les conséquences économiques de cette crise routière en RDC sont déjà tangibles. Les marchandises en provenance de Kisangani à destination de Walikale restent bloquées, créant une rupture d’approvisionnement critique dans les grandes agglomérations du territoire. Les localités de Makana, Biruwe, Logu, Ndjingala, Mubi et Walikale centre subissent de plein fouet les effets de cette interruption des échanges commerciaux.
Le secteur du transport marchandises au Maniema et dans le Nord-Kivu traverse ainsi une période particulièrement difficile. Les produits de première nécessité voient leurs prix flamber en raison de la rareté induite, tandis que les stocks s’épuisent progressivement. Cette situation accentue la précarité des populations déjà confrontées à des défis économiques structurels.
La question qui se pose avec acuité : pourquoi aucune initiative concrète n’a-t-elle été entreprise pour résoudre cette crise ? L’absence de mesures correctives immédiates risque d’aggraver la misère des populations et de prolonger la paralysie économique régionale. La réduction des activités commerciales, conséquence directe du blocage des camions, affecte déjà la circulation monétaire dans la zone, créant un cercle vicieux de précarité économique.
Les infrastructures routes au Congo représentent-elles une priorité suffisante pour les autorités compétentes ? Les usagers et professionnels du transport réclament une intervention urgente des instances décisionnelles. La réhabilitation de ce tronçon routier stratégique s’impose comme une nécessité absolue pour permettre l’évacuation des marchandises bloquées et rétablir l’approvisionnement normal des centres de consommation.
Cette crise des camions bloqués dans le Nord-Kivu soulève des interrogations fondamentales sur la maintenance du réseau routier national et son impact sur le développement économique local. Le transport des marchandises vers le Maniema et le Nord-Kivu nécessite des infrastructures fiables et entretenues, condition sine qua non pour assurer la fluidité des échanges commerciaux et la stabilité des prix des biens essentiels.
La route Makana Mengwe délabrée symbolise ainsi les défis infrastructurels auxquels fait face la République Démocratique du Congo dans son ensemble. La résolution de cette crise nécessitera une approche coordonnée associant les autorités locales, les professionnels du transport et les acteurs économiques régionaux. L’enjeu dépasse la simple réparation d’un axe routier – il s’agit de redynamiser toute une économie régionale actuellement asphyxiée par l’immobilité.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
