Une opération militaire d’envergure menée par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans le territoire de Djugu, en Ituri, a conduit à la découverte majeure d’une dizaine de caches d’armes soigneusement dissimulées. Ces caches, repérées le lundi 18 novembre 2025, marquent un tournant significatif dans la lutte contre l’insécurité persistante dans cette région de l’est RDC.
L’offensive militaire, initiée dès le 10 novembre dernier, a ciblé méthodiquement plusieurs localités stratégiques du territoire de Djugu. Mabanga, Nizi, Plito et Iga-Barrière ont constitué les principaux théâtres d’opérations, tandis que la plaine du lac Albert vers Gbi et Joo a également fait l’objet de patrouilles intensives. La zone frontalière avec le territoire de Mahagi, notamment Gelé, Mibandayi, Panduru et Kadimba, a révélé plusieurs dépôts clandestins d’armement.
Après six jours d’affrontements soutenus, le bilan matériel s’avère considérable. Les FARDC ont procédé à la saisie de 108 fusils AK-47, complétés par 4 mitrailleuses PKM de calibre supérieur. Les munitions récupérées se comptent par centaines, accompagnées de chargeurs entièrement garnis. Des produits pharmaceutiques à usage militaire et divers effets militaires ont également été confisqués lors de ces opérations de ratissage.
Selon les déclarations officielles du porte-parole militaire en Ituri, ces armes avaient été abandonnées dans la précipitation par les combattants de la milice CRP de Thomas Lubanga en déroute. Les miliciens, pris de panique face à l’avancée des troupes gouvernementales, ont choisi d’enterrer leur arsenal plutôt que de l’emporter dans leur fuite. Cette tactique de dissimulation reflète-t-elle une stratégie de repli temporaire ou l’abandon définitif de leurs positions ?
La société civile locale, par la voix de ses représentants, a salué ces avancées sécuritaires notables. Cependant, des préoccupations persistent quant aux méthodes employées par certains éléments militaires. L’érection de barrières illégales sur les axes Bunia–Iga-Barrière–Nizi–Mungwalu, Katoto–Largu et Bunia–Mandro suscite l’indignation des organisations de défense des droits humains. Ces pratiques arbitraires exacerbent la vulnérabilité des populations civiles déjà éprouvées par des années de conflit armé.
Les opérations militaires en Ituri se poursuivent-elles avec la même intensité ? Le démantèlement systématique des caches armes Djugu représente-t-il un coup décisif porté à la milice CRP Thomas Lubanga ? Les autorités militaires maintiennent leur engagement à poursuivre les opérations jusqu’à l’éradication complète des groupes armés dans la région. La sécurisation durable de l’est RDC demeure l’objectif prioritaire des FARDC, malgré les défis logistiques et sécuritaires persistants.
La découverte de ces caches d’armes souligne l’importance des renseignements terrain et de la coordination entre les différentes unités militaires. Les opérations militaires Ituri ont démontré leur efficacité dans la neutralisation des réseaux d’approvisionnement des milices. La sécurisation des zones rurales et le rétablissement de l’autorité de l’État constituent les prochains défis à relever pour les forces gouvernementales.
La population, bien qu’encore traumatisée par les violences passées, observe ces développements avec un optimisme prudent. La sécurité est RDC demeure une préoccupation majeure, mais ces récentes avancées militaires offrent un espoir tangible de normalisation progressive dans cette région meurtrie par des décennies de conflits cycliques.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
