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RDC sous menace de restrictions visas du Royaume-Uni pour expulsion de migrants

Le gouvernement britannique a adressé un ultimatum sans précédent à trois pays africains, dont la République démocratique du Congo, menaçant de restreindre drastiquement l’octroi de visas en raison d’une coopération jugée insuffisante dans le rapatriement de leurs ressortissants en situation irrégulière. Cette décision, annoncée ce lundi par le ministère de l’Intérieur, place Kinshasa dans une position diplomatique délicate alors que les relations entre les deux pays traversent une phase de tensions accrues.

La ministre de l’Intérieur Shabana Mahmood a fixé un délai d’un mois à l’Angola, la Namibie et la RDC pour « améliorer substantiellement » leur collaboration en matière d’expulsions. Dans un communiqué au ton particulièrement ferme, la ministre a averti : « Acceptez le retour de vos ressortissants ou vous perdrez le privilège de pouvoir entrer dans notre pays ». Cette déclaration intervient alors que le gouvernement travailliste s’apprête à dévoiler une réforme migratoire d’envergure devant le Parlement.

Le Home Office estime que « des milliers de migrants en situation illégale originaires de ces pays sont actuellement au Royaume-Uni ». Les restrictions envisagées cibleraient initialement les visas touristiques et les visas VIP, avec la possibilité d’étendre ces mesures à d’autres catégories si la situation ne s’améliore pas. Cette approche s’inscrit dans une stratégie plus large visant les nations caractérisées par « des taux élevés de demandes d’asile » introduites par des personnes entrées légalement sur le territoire britannique.

Comment expliquer ce durcissement soudain de la politique migratoire britannique ? La réponse réside dans des chiffres alarmants pour les autorités londoniennes. Depuis le 1er janvier, 39 292 migrants ont atteint le Royaume-Uni à bord de petites embarcations, dépassant déjà le total enregistré pour l’ensemble de l’année 2024. Parallèlement, les demandes d’asile ont augmenté de 18% l’année dernière, alors qu’elles reculaient de 13% dans l’Union européenne.

La réforme migratoire que présente le gouvernement travailliste comprend plusieurs mesures controversées : réduction des protections accordées aux réfugiés, fin de l’accès automatique aux aides sociales pour les demandeurs d’asile, et accélération des procédures d’expulsion grâce à un encadrement plus strict du recours à la Convention européenne des droits de l’homme. L’objectif affiché est de dissuader les traversées de la Manche, un phénomène qui alimente la montée en puissance du parti d’extrême droite Reform UK.

La situation actuelle soulève des questions fondamentales sur l’équilibre entre souveraineté nationale et coopération internationale en matière migratoire. Le Royaume-Uni, confronté à une pression migratoire croissante, opte pour une approche unilatérale qui pourrait redéfinir ses relations avec plusieurs pays africains. Cette stratégie de « carotte et bâton » n’est pas sans rappeler les méthodes employées par d’autres nations européennes confrontées à des défis similaires.

Pour la RDC, cette annonce intervient à un moment particulièrement sensible. Les autorités congolaises doivent-elles voir cette mesure comme une pression injustifiée ou comme une opportunité de renégocier les termes de leur coopération migratoire avec Londres ? La réponse à cette question déterminera non seulement l’avenir des relations entre les deux pays, mais aussi le sort de milliers de ressortissants congolais actuellement au Royaume-Uni.

L’absence de réaction immédiate des autorités congolaises interroge. Kinshasa dispose-t-elle des moyens administratifs et diplomatiques nécessaires pour répondre à cet ultimatum dans le délai imparti ? La complexité des procédures de rapatriement, couplée aux défis logistiques et sécuritaires que connaît la RDC, pourrait expliquer les difficultés de coopération pointées du doigt par Londres.

Les implications de cette crise diplomatique potentielle dépassent le cadre strictement migratoire. Les restrictions visas RDC envisagées pourraient affecter les échanges économiques, les relations universitaires et la diaspora congolaise établie au Royaume-Uni. Plus fondamentalement, cette affaire teste la résilience des relations RDC Royaume-Uni à l’ère des défis migratoires globaux.

La balle est désormais dans le camp des capitales concernées. Leur capacité à négocier des solutions mutuellement acceptables avec Londres dans les prochaines semaines déterminera non seulement l’accès de leurs citoyens au territoire britannique, mais établira également un précédent significatif dans la gestion des flux migratoires entre l’Afrique et l’Europe post-Brexit.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net

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