La route nationale numéro 2 a retrouvé son flux de circulation ce mercredi 29 octobre, mettant fin à trois semaines de paralysie totale dans le territoire de Mwenga, au Sud-Kivu. Cette artère vitale, placée sous contrôle rebelle, avait été fermée par l’AFC-M23, créant une situation humanitaire préoccupante pour les populations locales.
Le trafic routier a repris son cours normal, mais les usagers doivent composer avec un délabrement avancé de la chaussée. Comment les véhicules peuvent-ils assurer un approvisionnement régulier en produits de première nécessité dans ces conditions ? La question reste entière alors que les transports reprennent péniblement leurs rotations.
À Bwahungu, la barrière érigée par les rebelles il y a trois semaines a finalement été levée. Des convois de véhicules et de motos chargés de marchandises essentielles ont reçu l’autorisation de poursuivre leur route vers Mwenga et Kamituga. Cette décision soulage les autorités locales qui redoutaient une crise humanitaire majeure.
L’administrateur du territoire de Mwenga ne cache pas son soulagement. « La population ne peut qu’être heureuse car cette route est la seule qui facilite l’approvisionnement des territoires de Mwenga et Shabunda », confie-t-il. Le blocus routier était vécu comme un véritable calvaire par des milliers d’habitants privés d’accès aux biens essentiels.
Mais les séquelles de cette fermeture prolongée sont déjà visibles. Des marchandises périssables ont perdu toute valeur commerciale après vingt jours d’immobilisation forcée. Un commerçant local a vu son capital s’effondrer brutalement lorsque ses cartons d’œufs se sont périmés dans un camion bloqué à la barrière. Ces pertes économiques viennent s’ajouter aux difficultés structurelles de la région.
Le mauvais état de la RN2 représente un défi supplémentaire pour la mobilité des biens et des personnes. De nombreux bourbiers entravent la circulation des transporteurs, ralentissant davantage la reprise économique. La réouverture de cette voie de communication cruciale marque-t-elle le début d’une normalisation durable ou une simple trêve temporaire ?
La situation sécuritaire reste volatile dans cette partie du Sud-Kivu, où les groupes armés continuent d’exercer un contrôle sur les axes routiers. La population espère que cette réouverture de la route RN2 Mwenga permettra un retour à une vie normale, mais l’état de délabrement des infrastructures et l’instabilité persistante laissent planer des doutes sur la pérennité de cette amélioration.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

