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FARDC et miliciens FPIC s’affrontent à Bunia : la route nationale 27 bloquée

Une tension sécuritaire extrême a paralysé Bunia ce jeudi matin, suite à un affrontement meurtrier entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des miliciens de la Force patriotique et intégrationniste du Congo (FPIC). L’incident, survenu dans le quartier périphérique de Lengabo, a rapidement dégénéré en une crise ouverte, provoquant la fermeture complète de la route nationale numéro 27 pendant plusieurs heures.

Comment cette situation a-t-elle pu atteindre un tel niveau de tension ? Tout a commencé la nuit précédente lorsqu’un groupe de miliciens FPIC, armés et vêtus d’uniformes militaires, effectuaient des patrouilles de sécurité dans le secteur de Lengabo. Cette action constituait une violation flagrante du protocole d’Aru signé en 2023, qui interdit formellement aux groupes armés de circuler avec des armes dans la région.

Lors d’une intervention des FARDC pour faire respecter cet accord, les militaires ont ouvert le feu sur l’un des miliciens, le tuant sur le coup. Cet événement tragique a servi de détonateur à la colère des combattants FPIC, qui ont réagi avec une violence inhabituelle dès les premières heures de la matinée.

La riposte des miliciens a été immédiate et spectaculaire. Armés de colère et déterminés à manifester leur mécontentement, ils ont érigé des barricades sur la route nationale 27, y déposant le corps sans vie de leur compagnon en pleine chaussée. Des pneus enflammés ont complété ce dispositif de protestation macabre, créant un spectacle de désolation et de violence.

Les conséquences de ce blocage ont été immédiates et dramatiques pour la population civile. La route nationale 27, artère vitale pour les échanges commerciaux et le transport dans la région, s’est transformée en un champ de bataille improvisé. Les véhicules de transport en commun, les camions transportant des denrées alimentaires et des marchandises essentielles, ainsi que les mototaxis ont été contraints de faire demi-tour, abandonnant leurs passagers et leurs cargaisons.

L’économie locale s’est retrouvée paralysée en quelques heures seulement. De nombreux commerces ont baissé leurs rideaux métalliques, craignant que la situation ne dégénère en affrontements plus larges. Les habitants, pris au piège entre les différents camps, ont vécu des moments d’angoisse intense, se demandant si cette tension sécuritaire à Bunia allait déboucher sur une nouvelle spirale de violence dans cette région déjà meurtrie.

L’armée congolaise maintient sa position ferme concernant le respect du protocole d’Aru. Les autorités militaires rappellent que les miliciens ne sont pas autorisés à circuler armés, et que toute violation de cette règle expose ses auteurs à des mesures de contrainte. Cette prise de position soulève cependant une question cruciale : comment assurer la transition des miliciens vers la vie civile sans créer de tels incidents ?

La situation a finalement commencé à se normaliser en début d’après-midi, après plusieurs heures de blocage total. Les barricades ont été progressivement démantelées, permettant la reprise timide de la circulation sur la route nationale 27. Cependant, l’atmosphère reste électrique dans la ville de Bunia, où les habitants appellent de leurs vœux une accélération du processus de désarmement.

Cet incident met en lumière les défis persistants de la sécurité en Ituri, malgré les efforts de pacification. La circulation incontrôlée des armes continue de représenter une menace constante pour la stabilité de la région. Les populations civiles, prises en otage entre les différents acteurs armés, réclament une solution durable qui permettrait de mettre fin définitivement à ces cycles de violence.

Le gouvernement est interpellé plus que jamais sur la nécessité d’accélérer les programmes de démobilisation et de réinsertion des combattants. La réussite du processus de paix dans cette région troublée de la RDC dépend en grande partie de la capacité des autorités à faire respecter les accords signés, tout en offrant des alternatives viables aux membres des groupes armés.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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