Le territoire de Fizi, au Sud-Kivu, est une nouvelle fois frappé par la violence. Deux femmes ont été sauvagement abattues dans la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 octobre. La scène macabre s’est déroulée dans le secteur de Mutambala, plus précisément au village de Kakungu. Une jeune femme d’une vingtaine d’années et sa grand-mère, âgée d’environ 50 ans, ont perdu la vie sous les balles d’hommes armés non identifiés.
Selon les informations recueillies auprès des acteurs locaux, les deux victimes revenaient des travaux champêtres lorsqu’elles ont été interceptées par leurs agresseurs. Leur crime ? Avoir voulu labourer leur champ pour subvenir à leurs besoins. Le coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise axe Uvira-Fizi, Martin Fikiri, confirme les circonstances tragiques de ce double meurtre dans le Sud-Kivu.
Moutard wa Mlendela, vice-président de la société civile de Baraka, ne cache pas son amertume. « Elles ont été froidement tuées alors qu’elles étaient venues labourer leur champ », déplore-t-il. Mais le plus inquiétant reste à venir. Ce responsable local précise que « ce n’est pas un cas isolé ». En effet, de tels incidents sont fréquemment rapportés dans cette partie du territoire de Fizi.
L’insécurité à Fizi semble devenir une triste routine. Combien de vies faudra-t-il encore sacrifier avant que des mesures concrètes ne soient prises ? La population vit dans la peur constante, incapable de vaquer à ses occupations quotidiennes sans craindre pour sa sécurité. Les champs, pourtant source de nourriture et de revenus, se transforment en pièges mortels.
La société civile locale tire la sonnette d’alarme. Face à la recrudescence des attaques par des hommes armés à Mutambala, les appels se multiplient pour un renforcement de la présence sécuritaire. Moutard wa Mlendela est catégorique : « Il est temps que l’État renforce la présence militaire et policière pour protéger la population dans cette partie du pays ».
Mais pourquoi cette zone reste-t-elle aussi vulnérable ? L’éloignement géographique, le manque d’infrastructures et la complexité du terrain favorisent-ils l’impunité des assaillants ? La société civile Uvira-Fizi s’interroge sur l’efficacité des dispositifs de sécurité existants. Les populations rurales se sentent abandonnées à leur triste sort.
Le drame de Kakungu soulève des questions cruciales sur la sécurité dans le territoire de Fizi. Jusqu’à quand les habitants devront-ils vivre sous la menace constante d’hommes armés ? Quelle stratégie adopter pour mettre fin à cette spirale de violence ? La réponse des autorités se fait attendre, tandis que le nombre de victimes ne cesse d’augmenter.
La situation sécuritaire dans cette région du Sud-Kivu nécessite une attention urgente. Les meurtres perpétrés par des groupes armés compromettent non seulement la sécurité des personnes, mais aussi le développement économique de toute la zone. Comment envisager l’avenir lorsque les activités agricoles de base deviennent périlleuses ?
La société civile locale continue de documenter chaque incident, espérant qu’une prise de conscience nationale et internationale permettra de trouver des solutions durables. En attendant, la population de Mutambala pleure ses morts et vit dans l’angoisse de la prochaine attaque.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd