La nuit du 15 au 16 octobre 2025 a été marquée par une recrudescence de violence dans le territoire d’Uvira, au Sud-Kivu. Deux incidents sécuritaires distincts ont ensanglanté cette région déjà éprouvée, faisant un mort et trois blessés selon les informations recueillies auprès de la société civile locale. Ces événements viennent rappeler avec brutalité la persistance des tensions dans la plaine de la Ruzizi.
Dans le groupement de Runingu, plus précisément au village de Biriba, des affrontements Uvira ont opposé les éléments du général Nyerere à ceux du général Makanika entre 16h00 et 17h00. Ces accrochages entre factions rivales ont provoqué une vive psychose au sein de la population locale, contrainte de se terrer tandis que les échanges de tirs résonnaient dans la région. Le bilan provisoire fait état de trois personnes blessées lors de ces violences.
Quelques heures plus tard, un second incident est venu alourdir le bilan sécuritaire de la nuit. Dans le groupement de Luvungi-Itara, toujours dans le territoire d’Uvira, des coups de feu ont retenti vers 16 heures. Cette nouvelle altercation a opposé des éléments des groupes Kiyaye et Kangadadi, selon les témoignages recueillis. L’intervention rapide des Wazalendo a permis de rétablir le calme dans la zone, mais non sans qu’un prix ne soit payé : un décès a été signalé du côté militaire.
Comment expliquer cette multiplication des incidents Ruzizi ? La société civile locale pointe du doigt la persistance de l’insécurité chronique dans cette région stratégique. Martin Fikiri, coordinateur de la Nouvelle société civile congolaise (axe Uvira-Fizi), ne mâche pas ses mots : « Ces incidents traduisent l’urgence d’une coordination renforcée entre toutes les forces présentes dans la zone ».
Face à cette situation explosive, la société civile lance un appel pressant au gouvernement provincial. La demande est claire : convoquer d’urgence une réunion stratégique avec les Wazalendo opérant dans la plaine de la Ruzizi. L’objectif ? Harmoniser les interventions et prévenir de nouveaux incidents qui pourraient dégénérer en affrontements plus larges.
La sécurité Sud-Kivu reste donc un enjeu majeur, particulièrement dans cette zone frontalière sensible. Les récentes semaines ont vu une multiplication inquiétante des incidents sécuritaires, alimentant les craintes d’une déstabilisation plus large de la région. La société civile réclame également l’ouverture d’enquêtes approfondies pour identifier et sanctionner les auteurs de ces différents crimes.
Le général Nyerere Makanika et les autres commandants des groupes impliqués dans ces violences sont-ils prêts à répondre de leurs actes ? La question se pose avec acuité alors que la population civile continue de payer le prix fort de ces rivalités. Les Wazalendo Uvira, souvent présentés comme une force de stabilisation, pourront-ils contenir durablement ces tensions latentes ?
La réponse des autorités provinciales se fait attendre, tandis que sur le terrain, la psychose gagne du terrain. Les habitants de Runingu et Luvungi-Itara vivent désormais dans la crainte permanente de nouveaux affrontements. La sécurité des civils doit-elle être sacrifiée sur l’autel des rivalités entre groupes armés ? La question mérite d’être posée alors que le bilan humain ne cesse de s’alourdir.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
