Une nouvelle attaque sanglante des rebelles ADF a plongé le territoire de Lubero dans l’horreur et la désolation. Le village de Mukondo, situé dans cette région du Nord-Kivu, a été le théâtre d’une violence extrême dans la nuit du 13 octobre 2025, forçant des centaines de familles à fuir dans la précipitation.
Le bilan officiel fait état d’au moins 19 civils tués lors de cette incursion rebelle, tandis que de nombreuses habitations ont été réduites en cendres. Les assaillants, identifiés comme des éléments des ADF-MTM, ont semé la terreur dans cette localité, contraignant les survivants à abandonner leurs biens et leurs terres pour chercher refuge ailleurs.
Le colonel Alain Kiwewa, administrateur du territoire de Lubero, alerte sur l’urgence humanitaire qui se profile. « Je lance un plaidoyer urgent car nous le savons tous, un déplacé est démuni de tout. Ces personnes ont tout perdu en quelques heures seulement », a-t-il déclaré, la voix chargée d’émotion. Les images qui nous parviennent montrent l’ampleur des destructions et la détresse des populations.
Les déplacés de Mukondo ont trouvé refuge principalement dans quatre zones : la ville de Butembo, l’agglomération de Vuyinga dans la chefferie de Baswagha, ainsi que les localités de Mayiba et Ndjiapanda. Mais ces lieux d’accueil, déjà fragilisés par des années de conflit, peinent à absorber ce nouvel afflux de populations en détresse.
La situation humanitaire devient critique. Comment ces familles pourront-elles survivre sans abri, sans nourriture et sans soins médicaux ? La question hante les autorités locales et les acteurs humanitaires présents dans la région. Les besoins immédiats concernent l’eau potable, la nourriture, les abris d’urgence et les soins de santé primaires.
Le colonel Kiwewa a lancé un appel pressant au gouvernement congolais et aux organisations humanitaires internationales. « Nous avons constaté sur place l’ampleur des dégâts. Ces gens ont un besoin urgent d’assistance pour retrouver une dignité minimale », a-t-il insisté. La coordination des secours s’organise dans la précipitation, mais les moyens disponibles restent insuffisants face à l’ampleur des besoins.
Cette nouvelle attaque des ADF intervient dans un contexte sécuritaire déjà extrêmement tendu dans la province du Nord-Kivu. Les groupes armés continuent de semer la terreur malgré les opérations militaires en cours. La persistance de ces violences remet en question la stratégie de sécurisation de la région et expose les civils à des risques permanents.
Les déplacés de Mukondo rejoignent ainsi des milliers d’autres Congolais contraints de fuir les violences dans l’est du pays. Leur récit s’ajoute à la longue liste des tragédies humaines qui marquent cette région riche en ressources mais pauvre en sécurité. La communauté humanitaire se mobilise, mais les défis logistiques et sécuritaires compliquent considérablement l’acheminement de l’aide.
La crise des déplacés à Butembo et dans les zones avoisinantes risque de s’aggraver si une réponse rapide et coordonnée n’est pas apportée. Les autorités locales multiplient les réunions d’urgence pour trouver des solutions, mais le temps presse pour ces familles qui ont tout perdu. Leur survie dépend maintenant de la solidarité nationale et internationale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
