Dans l’ombre des conflits qui ravagent l’Est de la RDC depuis près de trente ans, une voix s’élève, portée par la détermination d’une génération de jeunes filles qui refusent de se laisser définir par les crises. Déborah Mubalama, présidente intérimaire du Conseil provincial de la jeunesse du Sud-Kivu, lance un appel poignant aux autorités et partenaires : ces adolescentes ne sont pas que des victimes, mais bien des actrices du changement dont les initiatives méritent reconnaissance et soutien.
Comment ignorer plus longtemps la résilience de ces jeunes filles Sud-Kivu qui, malgré les guerres récurrentes, les catastrophes naturelles et la pauvreté endémique, continuent d’innover dans leurs communautés ? Leur capacité à mener le changement à travers la solidarité et la reconstruction force l’admiration, comme le souligne le thème de cette Journée mondiale de la jeune fille 2025 : « La fille que je suis, le changement que je porte : les filles en première ligne des crises ».
« Les filles ne sont pas seulement des victimes des crises, mais aussi des actrices essentielles dans la recherche de solutions durables », insiste Mme Mubalama avec une conviction qui résonne particulièrement dans cette région meurtrie. Son message dépasse le simple plaidoyer pour devenir une véritable interpellation : quand comprendra-t-on que les initiatives des filles RDC représentent un potentiel inexploité pour le développement de toute la nation ?
La réalité sur le terrain est pourtant amère. Combien de projets communautaires portés par ces adolescentes talentueuses restent dans l’ombre, ignorés par les bailleurs de fonds et les décideurs ? Leur exclusion des sphères de décision constitue non seulement une injustice, mais aussi une aberration économique et sociale. Comment espérer construire une paix durable sans intégrer celles qui en subissent directement les conséquences ?
Les prises de décision jeunes filles représentent pourtant un enjeu crucial pour l’avenir de la région. Leur connaissance intime des réalités locales, leur capacité d’adaptation face à l’adversité et leur vision innovante pourraient transformer durablement les communautés affectées par les conflits. La résilience filles crises RDC n’est plus à démontrer – reste à lui donner les moyens de s’épanouir pleinement.
À l’heure où le monde célèbre le potentiel des adolescentes, la RDC se trouve à la croisée des chemins. Valoriser les initiatives des jeunes filles ne relève pas seulement d’une question d’équité, mais constitue une stratégie de développement intelligente. Ces adolescentes portent en elles les solutions aux défis complexes auxquels fait face l’Est du pays. Leur refuser une place active dans les décisions qui concernent leur avenir, n’est-ce pas se priver volontairement d’un levier puissant de transformation sociale ?
Le message de Déborah Mubalama et du Conseil provincial de la jeunesse du Sud-Kivu sonne comme un rappel urgent : l’heure est venue de passer des discours aux actes. Les jeunes filles congolaises ont démontré leur capacité à surmonter l’adversité – à quand une reconnaissance concrète de leur rôle dans la construction d’un avenir meilleur pour toutes et tous ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd