La situation sécuritaire dans le groupement Luberike, territoire de Walikale au Nord-Kivu, connaît un nouveau rebondissement stratégique. Après avoir contrôlé pendant quarante-huit heures quatre positions militaires précédemment occupées par les rebelles de l’AFC/M23, les combattants wazalendo ont opéré un retrait soudain de l’agglomération de Kibati. Ce mouvement tactique inattendu a immédiatement été exploité par les forces adverses, permettant à l’AFC/M23 de réinvestir l’ensemble de leurs anciens postes.
Les circonstances entourant ce retrait des positions militaires demeurent énigmatiques. Des sources coutumières et sécuritaires locales confirment l’absence d’affrontements majeurs ayant précédé ce repli. La rapidité de l’opération et son caractère apparemment coordonné interrogent les observateurs de ce conflit Nord-Kivu. Pourquoi abandonner des positions acquises au prix d’efforts militaires significatifs ? Cette question reste sans réponse claire, alimentant les spéculations sur les véritables motivations derrière ce mouvement stratégique.
Le redéploiement des wazalendo s’est effectué en direction de Miba, localité située à l’ouest de Kibati. Cette zone présente un intérêt géostratégique certain dans le contexte du conflit Nord-Kivu actuel. Le choix de cette destination n’apparaît pas fortuit et pourrait correspondre à une réorganisation plus large du dispositif des groupes d’autodéfense dans la région. Les conséquences de ce repositionnement sur l’équilibre des forces dans le territoire de Walikale font l’objet d’analyses attentives.
La réoccupation des positions par l’AFC/M23 s’est déroulée sans résistance notable. Les rebelles ont repris le contrôle de l’ensemble de leurs infrastructures précédemment perdues, restaurant leur emprise sur l’agglomération de Kibati. Cette reconquête rapide démontre la mobilité et la réactivité des forces de l’AFC/M23 dans ce secteur du Nord-Kivu. Le groupe armé confirme ainsi sa capacité à se réadapter rapidement aux fluctuations du terrain, une caractéristique constante dans ce conflit qui dure depuis plusieurs années.
Les populations civiles de Kibati et des environs se retrouvent une nouvelle fois prises dans ce jeu de bascule entre forces antagonistes. Ce retrait puis retour des belligérants génère une instabilité chronique, compromettant toute perspective de normalisation dans la zone. Les déplacements de population, déjà significatifs dans ce territoire de Walikale, pourraient connaître une nouvelle amplification suite à ces derniers développements.
Sur le plan tactique, ce retrait des wazalendo interroge quant à l’évolution de leur stratégie militaire. S’agit-il d’un repli temporaire destiné à recomposer des forces ? Ou bien d’un changement plus profond dans leur approche du conflit Nord-Kivu ? Les prochains jours apporteront peut-être des éléments de réponse, notamment à travers les mouvements observables autour de Miba, leur nouvelle zone de concentration.
Les autorités sécuritaires provinciales suivent avec attention ces développements dans le groupement Luberike. La volatilité de la situation exige une vigilance constante, d’autant que le territoire de Walikale représente un enjeu crucial dans la géopolitique régionale du Nord-Kivu. La capacité des différents acteurs à maintenir ou à modifier les équilibres territoriaux actuels constituera un indicateur important de l’évolution future du conflit.
Ce retrait des wazalendo et la reprise de Kibati par l’AFC/M23 s’inscrivent dans la dynamique plus large des affrontements dans l’est de la République Démocratique du Congo. Les positions militaires dans cette région font l’objet de conquêtes et d’abandons successifs, reflétant la complexité des rapports de force et la difficulté pour任何 faction d’établir un contrôle durable. La population, elle, continue de payer le prix fort de cette instabilité permanente.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
